Un brin provocateur ces agents de Natural Sheen. Qu’il est loin le temps des duos soft et propres, ces duos qui parlaient d’amour avec des fleurs et des cœurs dans des bulles imaginaires. L’heure est à Gonzales et Peaches, aux Kills et ici à Natural Sheen, une entreprise de perversion massive. Sous le pilonnage d’une électro minimale mais tranchée, Natural Sheen fait visiter la boîte de nuit d’irréversible à une famille de bisounours, apprenant à la progéniture de l’amour les gestes essentiels pour mal se tenir en société (stop thinking !). Il n’est pas trop difficile d’imaginer la scène, sans trop de cuir ni de sang, deux filles au bord de la crise de nerfs, rendent coup pour coup à un artilleur programmateur se cachant pour un temps plus réduit derrière une cabine anti-rayon X. C’est une bataille entre érotisme et pornographie assumée, un parallèle osé entre la dévotion face à la chaire et la volonté de bouger le corps en dehors de la solitude. The no lyrics song est la contraction de cette mise en abîme du désir non refoulé, en plus de trois petites minutes on comprend très vite que le temps, entre notre volonté d’y aller et notre pouvoir de faire le pas, est souvent le domaine de prédilection du hasard dans un cercle parfait. Comme dirait un animateur télé, on se mort la queue, n’empêche qu’ici tout est dit. Musique bandante.