Il y a une époque pas si lointaine ou le statut d’artiste indépendant venait du fait de groupes s’interdisant les frontières et éprouvant des ballonnements quand on leur parlait de casier de rangement d’étiquette et de plan marketing, même quand le style émergeait de contrée que même les pauvres hères des films sur le seigneur des anneaux ne croiseront jamais. La larme est souvent au coin de l’œil en repassant devant la cdthéque, croisant les tranches de bakesale, des albums de pavement, des coups de Trafalgar de 4AD, des attrapes cœur de setanta , des bricolages de baby bird et j’en passe. Certains gardent cela en eux et le resteront à vie (david gedge) d’autres sont peut être en train de le devenir, notamment les excellents monster movie et leur icône en pochette, tout droit sorti d’un incunable russe. Transistor ce gros EP est une merveille pour notre mémoire, et le simple fait de se plonger sur les titres nous redonne le désir de tourner les tranches de nos albums chéris. Devant autant à l’apogée lo fi de baby bird (left) qu’a la noisy pop de lush (letting you know), suivant les fleuves calmes de low (changes are high) ou ceux plus convulsés de l’intérieur de mercury rev (transistor). Summer is a comming In et the family plot qui clôturent ce EP semblent avoir été mille fois entendu, mais jamais avec cette ambition sereine et touchante de vouloir participer au passé et de refuser le présent. Souhaitons que le retour ne soit pas celui vers le futur et que transistor en se transmettant rapidement changera bien des choses. A découvrir absolument et d’urgence.