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  • 27 janvier 2005 /
    Arab strap
    l’interview avec Aidan Moffat

    réalisée par gdo

Interview réalisée par email

Que pensez vous de l’arrivée récente de beaucoup de groupes écossais ? Quelles relations avez-vous avec cette scène ?

— Je ne crois pas qu’il y ait un gros changement. Je trouve que Franz Ferdinand se débrouille vraiment très bien, mais c’est tout. Il y a toujours eu beaucoup de groupes venant d’Ecosse. C’est juste qu’on met en lumière Glasgow de temps en temps. Car marche par cycle. Mais pour un seul bon groupe, il y en a dix mauvais.

Il y a-t-il plus de possibilités que vous fassiez de la scène aujourd’hui qu’à vos débuts ?

— Nous ne faisions aucun concert jusqu’à ce que sorte notre premier disque, nous n’avions même pas de groupe.

Comment s’est passée la collaboration avec Mathieu Malon de Laudanum sur son dernier disque ?

— Je l’ai juste laissé faire, ce n’était pas vraiment une collaboration. Il nous a demandé d’utiliser un sample et nous avons dit oui.

Que penses tu de la musique française ?

— J’ai bien peur de ne pas trop la connaître. En dehors du Royaume Uni, il n’y a pas grand-chose qui me branche en Europe.

Avec qui voulez vous travailler ?

— La seule personne que nous autoriserions à produire nos disques, serait Tom Waits. Je ne fais pas confiance aux producteurs, nous savons exactement de quelle manière nous voulons faire sonner le disque et l’opinion de quelqu’un d’autre ne serait pas la bienvenue.

Comment s’est passé l’enregistrement de " The last romance " ?

— Nous avons tout fait pour enregistrer le plus possible en direct. Nous avons sollicité notre groupe de scène pour quelques chansons. Nous avons enregistré tous les éléments rock dans un studio et ajouté de l’overdub. Le mixage a été fait dans un autre studio.

Ta première histoire d’amour ?

— Ma première histoire d’amour était une fille pour laquelle j’ai écrit plusieurs chansons dans le passé, mais c’est très gênant de penser à ça aujourd’hui. Ca aurait pu être Star Wars aussi.

Comment écrivez vous vos morceaux depuis le début ? Arrivez vous à vous surprendre ?

— Nous travaillons toujours de la même façon depuis le début. Malcolm écrit la musique, me la fait écouter, et j’essaye de m’imaginer quelles paroles iraient le mieux sur ces instrumentaux. Ensuite nous faisons tous les arrangements. Je pense que Malcolm a été surpris du résultat final (il voulait faire un disque plus calme et plus lent).

Aidan es tu toujours aussi motivé qu’au début ? Que vous apporte vos expériences solos ? Vous sont elles nécessaires ?

— Je suis toujours aussi motivé, faire de la musique est le plus beau métier au monde. Nos projets solos sont vraiment très différents et je crois qu’ils n’affectent pas sur la musique d’Arab Strap. C’est une façon de penser totalement différente, mais cela nous apporte plus d’expérience dans un studio, ce qui nous rend meilleur dans ce que nous faisons. Ils nous permettent aussi de rendre Arab Strap plus intéressant, mais c’est aussi très sain de pouvoir faire autre chose et de pouvoir travailler avec d’autres outils.

Vous avez pas mal tourné depuis vos débuts. Quel est le meilleur endroit pour boire une bière ?

— De tous les endroits au monde, " Nice’N’Sleazy " à Glasgow est le meilleur pub. Ca restera à jamais mon pub préféré dans la planète.

Vous avez enregistré deux disques live, " Mad for Sadness " et plus récemment " The Cunted Circus ". Est-ce que la tendance à plutôt à calmer le jeu sur scène ?

— Non pas vraiment, mais j’ai vraiment adoré jouer en acoustique. Nous jouerons avec un groupe de rock pour la tournée du nouvel album, mais nous allons essayer de faire des choses plus calmes vers la fin. Je trouve que beaucoup de vieilles chansons sont bien meilleures quand nous les jouons plus calmement.

Écoutez vous de temps en temps vos anciens disques ? Le quel a été le plus dur à enregistrer ?

— J’ai essayé de tous les écouter d’un seul coup, mais j’ai abandonné après quatre morceaux de " Philophobia ". Je ne pense pas qu’il y ait eu des enregistrements difficiles, mais " The Red Thread " a été sûrement le plus compliqué. Nous n’avions pas beaucoup de temps pour le faire, et nous étions nerveux à cause de notre retour sur Chemikal Underground.

Cela fait sept ans que " Philiophobia " est sorti. Te sens tu nostalgique parfois ?

— Oui je me sens parfois nostalgique. L’année prochaine c’est le dixième anniversaire de la sortie de " The Week Never Starts Around There " et ca me fait réfléchir. Je suis juste content que nous soyons toujours là.

Aidan tu sembles apprécier la musique noire des 70’s. Essayes tu d’intégrer ces influences dans Arab Strap ? Et quelles sont vos influences ?

— Non je pense pas pouvoir intégrer les sons de la musique noire américaine dans Arab Strap. Ce serait ridicule. Après je pense que tout nous influence. Toutes les sortes de musique, les paysages, notre vie de tous les jours.

Aidan es tu tenté d’aller vers des paroles plus soft ?

— Je pense que je l’ai déjà fait. Le nouvel album est beaucoup plus gentil que ce que j’écrivais dans le passé. Et je crois que je vais continuer d’essayer d’adoucir mes paroles, parce que je ne veux pas répéter le même genre de choses que ce qu’on a pu faire avant.

Ne crois tu pas que c’est une erreur de dire que vous êtes un groupe triste ? Crois tu toujours dans tes paroles malgré ce malentendu ?

— Oui. Nous ne sommes pas tristes, je pense que nous sommes marrant. C’est un sens de l’humour noir, mais ça reste de l’humour.

Penses tu que vous serez capable de changer votre style de musique (comme l’a fait Low récemment ?)

— Je crois que nous l’avons plus ou moins fait avec " The Last Romance ". C’est toujours Arab Strap, mais plus dur, plus lourd et plus entraînant. Je ne sais pas trop ce que nous ferrons plus tard, nous venons à peine de finir ce disque.

Que ferez vous dans 10 ans ?

— Je n’en ai aucune idée, mais j’espère que nous ferrons toujours des disques.