nterview réalisée en Mars 2006
L’activité d’Another Record est foisonnante. Peux-tu nous parler des prochaines sorties ?
— Fin 2005, nous venons de sortir le disque d’Odran Trümmel, sorte de pop psychédélique, enregistré à la maison ; il a tout fait tout seul comme un grand avec quand même un ami à lui qui est venu faire des parties de saxophone. Il y a aussi la " Compilation abandonnée " qui regroupe des artistes français et belges de la scène indépendante. Cà reprend au niveau matériel le principe du " peer-to-peer ", une centaine de compilations sont abandonnées un peu partout avec une pochette qui indique aux personnes qui les trouve la démarche, le principe de dissémination de la musique que ce disque contient (possibilité de graver légalement pour étendre sa distribution). Cà permet de faire écouter pleins de musiques différentes à des personnes qui a priori n’ont que peu de chances de tomber et/ou connaître ces groupes et artsites.
Est-ce que tu penses justement que l’actualité sur le projet de loi sur les DRM peut menacer l’activité d’Another Record ?
— Oui. Notre travail deviendrait illégal et les droits pour le téléchargements sur Internet sont impossibles à régler pour des petites structures sans financement.
En 2006, il y a deux nouveaux albums d’artistes du catalogue d’Another…
— Le second album de The wedding soundtarck, qui avait à l’époque sorti un album seul (NDLR : " Sing along before we drown "), qui est maintenant accompagné au violon et au chant. Il sera donc plus orchestré que le premier. Et donc le second album de Jullian Angel. Pour lui c’est un peu plus radical. Le premier était pop et celui-ci clairement folk / acoustique, avec une participation d’Half Asleep aux voix. Ces deux albums sortiront courant février/mars avec des concerts à suivre. Il y aura aussi la sortie d’un nouveau projet Internet de Lunt, qui avait déjà sorti un disque chez Another, et également chez Unique Records et Hitomi Recordings.
As-tu l’impression qu’il y a réellement une scène indie-folk / indie-pop qui est en train de grandir, qui serait liée à Internet ?
— Il y a quelque chose qui se structure ; Beaucoup de contacts se font par Internet. Les webzines jouent un grand rôle de découvreurs également. Le bouche à oreille. On se rend vite compte que l’on a les mêmes affinités et que l’on peut se structurer. Même la presse hors-webzine commence à s’y intéresser. Il faut espérer que çà continue ainsi.
Vous êtes connus pour avoir découvert un certain nombre d’artistes qui aujourd’hui poursuivent leur route ailleurs… Quel est ton sentiment en voyant par exemple le parcours d’Half Asleep ?
— On est très content de voir la tournure que prennent les choses ! On espère continuer à découvrir des artistes …
Parallèlement, est-ce que cela peut créer une frustration que les deuxièmes albums sortent sur d’autres labels ?
— Pour nous, non. Nous sommes une association. Il n’y a pas de salariés, donc nous n’avons pas non plus le temps de nous intéresser une distribution plus étendue, donc c’est bien que d’autres labels prennent le relais.