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Interview réalisée par mail en novembre 2004

Avec sa voix unique et un premier album somptueux, Blake Brown, va sortir dans les prochains jours son nouvel album Harboring Secrets. Pour vous faire découvrir ce jeune homme touchant et intriguant. Enjoy.

Blake peux tu te présenter ?

— Bonjour je m’appelle Blake Brown et je vis dans le Colorado.

Tu vas bientôt sortir ton nouvel album…

— Oui j’espère qu’il sortira bientôt. Je travaille dessus depuis février dernier et il va s’appeler Harboring Secrets. Je l’ai terminé depuis peu et il est prêt à être vendu et je commence à envoyer des copies à différents labels.

Tu as joué dans plusieurs groupes avant de te lancer seul. Quelles sont pour toi les différences entre jouer dans un groupe et tout seul ?

— Hé bien jouer dans un groupe peut être une extraordinaire expérience. S’il y a une bonne communication et que l’alchimie se fait, c’est fantastique. J’ai eu de la chance de connaître ce genre de sensations. Mais bon quand tous les membres d’un groupe n’ont pas la même implication, cela ne peut pas marcher. En fait j’ai commencé à jouer tout seul presque par accident. J’ai toujours écrit mes propres chansons, et la plupart ne convenaient pas aux groupes dans lesquels je jouais. Je chantais mes chansons à des amis, comme ça, et j’ai eu la chance d’avoir quelques contacts pour aller les chanter sur scène. Mais seul je me semble beaucoup plus vulnérable. Et le fait de jouer depuis près de neuf mois avec un groupe de cinq personnes qui m’accompagnent sur scène, m’a permis de mieux m’épanouir en tant que musicien et performer. Ca m’arrive encore de jouer seul.

Justement quand as-tu pris vraiment conscience que tu préférais faire ta musique tout seul ? Généralement quand t commences à jouer d’un instrument c’est pour jouer dans un groupe. Quel rapport as-tu avec ta guitare ?

— Oui tu as raison. J’ai commencé à jouer de la guitare pour jouer dans un groupe. Je n’avais jamais réellement prévu de jouer seul. Comme je le disais j’ai toujours fait mes propres chansons, comme ça, par plaisir. Et puis je m’enregistrais pour essayer d’améliorer et voir ce qui pouvait être amélioré. Ces enregistrements ont atterri sur un cd un peu par hasard. J’aime jouer mes chansons et j’espère que les gens les apprécient également. Quant à ma guitare, il y a des jours où je l’adore, d’autres où je la hais.

Ton premier album Flicker and Fade semble introspectif et triste, alors que Harboring Secret semble plus rock. Est-ce une évolution logique ou une réelle volonté d’aller dans ce sens ?


— En fait quand j’ai commencé à écrire Harboring Secrets, je voulais essayer d’aller plus loin que cette image de songwriter qui commençait à me coller. Cette image ne me gène pas tant que ça, mais j’avais plutôt envie d’un disque plus élaboré, avec un son plus riche, plus d’instruments qui me permettraient de mieux exprimer mes émotions. Et c’était une progression tout à fait naturelle. Je voulais que mes chansons se construisent en plusieurs parties, plutôt que simplement moi et ma guitare. Le nouveau disque est sûrement plus rock, mais je pense qu’il est également autant introspectif que Flicker and Fade.

Ta voix est assez particulière. La première fois que j’ai écouté ton disque je pensais que c’était une fille qui chantait (rires…ahahahahah)…

— C’est assez marrant (ndlr : merci je sais). En fait je n’ai jamais réalisé que j’avais une voix particulière, c’est juste comme ça. Je chante c’est tout. C’est vraiment moi, donc je ne me dis pas " mince je chante comme une fille ". Mais bon je pense que c’est un certain avantage, qui me démarque un peu. Ma voix sur le nouvel album est plus mature, mais toujours aussi girly. Ha ha (ndlr : il rigole tout seul).

D’où vient ton inspiration ?

— Je ne sais pas s’il y a vraiment quelque chose qui m’inspire lors de l’écriture. J’écris tout le temps, sur n’importe quoi. Des choses auxquelles je pense. Des expériences, des sentiments, la haine, l’amour, l’honnêteté, les mensonges, lorsque je n’arrive pas à dormir…J’essaye de ne pas être ennuyeux, de trop me dénuder, ou de ne pas être trop mielleux. Je pense qu’il faut développer sa propre interprétation des choses.

Les critiques sur ton premier album sont assez bonnes…


— Oui, j’ai l’impression que ma musique est assez bien acceptée ce qui me surprend. Mais je suis très reconnaissant et je ne me plaints pas.

Sais tu dans quelle(s) direction(s) tu souhaiterais orienter ta musique ?

— J’essaye vraiment de ne pas me concentrer sur ce que j’aimerai que ma musique soit. J’ai des idées dans ma tête. Parfois c’est bien, des fois c’est pire. Par exemple j’aime la musique expérimentale mais je ne sais pas trop comment la tourner à mon avantage. Quand je jouais dans un groupe j’aimais mettre le son fort. Faire du gros rock. Et puis récemment je me suis mis dans mon projet solo avec un petit groupe avec moi. Nous avons faits de supers concerts. En fait j’aimerai briser les préjugés sur les songwriters. Etre un songwriter n’est pas seulement être assis avec sa guitare, seul, et chanter. C’est bien parfois d’avoir des gens derrière qui te donnent un coup de main. Ca rend la chose un peu plus intéressante. Enfin moi ça m’aide.

Flicker and Fade semble être un disque fragile…

— Oui je crois que Flicker and Fade est un disque fragile. C’était la première fois que j’essayais de faire un disque et la première fois que j’exposais certaines émotions. Harboring Secrets est plus fort au niveau de l’instrumentation et de l’écriture des chansons. J’ai beaucoup grandi en tant que personne ces deux dernières années, et par conséquent en tant qu’écrivain. Je crois que dans ce nouveau disque il y a plus de rage que de tristesse. Mais pas dans le mauvais sens, c’est simplement ce que je ressentais lors de l’écriture du disque. J’avais vraiment le sentiment de devoir élargir mon son, pour capter mes émotions. Plus lourd, et plus intense.

C’est rare que le premier album soit un album complet…

— En fait je trouvais que les chansons étaient bonnes et j’avais eu de très bons musiciens pour m’aider. Mais je suis très fier de ce disque, et je suis très excité de voir ce qui va se passer avec mon nouvel album.

Je suppose que tu cherches un label…

— Oui, j’adorerais etre sur un label qui m’aiderait à promouvoir ma musique. J’ai l’impression d’avoir fait du bon travail pour me faire connaître un peu partout. Mais on m’a beaucoup aidé, et je dis remercier beaucoup de gens.

Justement je pense que ça doit ne pas être facile tous les jours…

— Oui, ce n’est pas facile. En fait c’est surtout au niveau financier, mais j’aime ça. J’essaye de faire mon trou. En ce moment je travaille dans un magasin de disques et dans une banque.

Tu es un peu attendu au tournant pour ce nouvel album, tu commences à avoir une petite notoriété.

— Oui je sais. Je reçois pas mal d’emails et les gens laissent des messages sur mon livre d’or. C’est très flatteur. Mais c’est dur d’être tout le temps présent, et malheureusement la musique me prend énormément de temps. Alors pour ceux à qui je n’ai pas répondu, je vais le faire.

Si tu pouvais faire une reprise d’un morceau, lequel ce serait ?

— Je ne sais pas trop. J’aimerai faire une reprise d’un morceau de T-Rex. Ou une reprise d’un morceau classique, un truc comme ça. Mais je n’en ai jamais fait, donc j’ai du mal à imaginer à quoi ça pourrait ressembler.

Quel est ton pire cauchemar ?

— Ne pas pouvoir jouer de musique.

On te compare souvent à Elliot Smith ou Nick Drake (fais gaffe ils sont morts jeunes). Je pense que tu ne sais pas trop où aller, soit vers le folk soit ver le rock…

— Tu as peut être raison. En fait je ne suis pas très calé en folk. Est-ce que Elliot Smith et Nick Drake font du folk ? En fait j’écoute ce que j’aime, peu importe si c’est du rock ou du folk ou les deux. J’écoute sans trop me soucier du style.

Tu crois à l’amour ?


— Parfois. En ce moment il me déçoit fortement.

Quel est le disque le plus important pour toi ?

— Tout ceux des Beatles. Elliot Smith, Hayden, Sunny Day Real Estate, Modest Mouse, c’est tout ce qui me vient à l’esprit. Mais on pourrait continuer des heures.

Peux tu nous en dire un peu plus sur les deux morceaux téléchargeables " Let the sun brun " et " I won’t make a sound ".

— Je suis souvent surpris de ce que j’arrive à faire, mes propres paroles ou mes arrangements… " Let the sun burn " c’est un peu comme si je disais : j’abandonne. La phrase dans le morceau est : " I let the sun burn me now, like these flames to my mouth ". "I won’t make a sound" parle d’une relation don’t les deux protagonnistes savant dès le départ qu’elle est foireuse, mais ne font rien pour que ça s’arrange. " I’ll sway, and you’ll sway I think we’ve danced this dance before ". Tout va plus ou moins dans la meme direction. "I’ll say, what I’ll say you can believe whichever weather". En fait peu importe ce que je dis, je sais que tu n’en feras qu’à ta tête. Ok. Je suis vulnérable. .



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