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Interview réalisée en Novembre 2008

On aurait voulu faire plus long, on aurait voulu être mois bête, car sans Rodolphe Burger, sans Kat Onoma, ADA n’existerait peut être pas. Et si tous ceux qui ont acheté un disque de Rodolphe avait fondé un groupe ? rencontre rapide avec une de mes idoles.

pourquoi une ressortie exclusivement digitale de no sport ?

— Rodolphe Burger : pour le plaisir

Cette nouvelle version est agrémentée de deux reprises. Vous avez toujours eu ce talent de vous réapproprier des titres, on se souvient notamment de radioactivity de Kraftwerk.

— Rodolphe Burger : ici c’est david mc williams, l’auteur oublié de "Days of pearly spencer", tube énorme en 68, partout sauf en Angleterre. Plaisir de réactiver cette mémoire. L’autre reprise, c’est Gainsbourg (qui a d’ailleurs pillé ou samplé comme on voudra days of pearly spencer), celui de l’Homme à la tête de choux, celui qui compte le plus pour moi

No sport est un disque de blues, mais pourriez vous un jour sortir du blues seul à la guitare, sans effet ?

— Rodolphe Burger : no comprendo

Vous n’avez pas le vertige quand vous vous rendez compte que vous avez un son. Je me souviens qu’en entendant le premier titre de l’album de Françoise Hardy je me suis rendu chez mon disquaire pour lire les notes du livret et bingo, R Burger en était l’auteur. Depuis Bashung, Balibar….

— Rodolphe Burger : c’est pas un peu le minimum, d’avoir un son ?

On connaît vos relations avec le cinéma, je me souviens avec émotion du Murnau avec Doctor L . Rodolphe Burger au cinéma c’est pour quand, car vous avez une silhouette et un phrasé fait pour le cinéma ? (question diffusée par auto flagellation)

— Rodolphe Burger : c’était pas Murnau mais Tod Browning, et oui le cinéma j’en rêve mais comme il est rare, cf tout de même ce que j’ai eu l’occasion de faire sur Bled number one...

On vous a collé cette image de Rockeur intello, au final cela n’a t’il pas fini par éloigner un public effrayé par l’étiquette ?

— Rodolphe Burger : Mon public, dieu merci, ne s’y est pas laissé prendre. L’"autre", celui qui ne me connaît pas est peut-être rebuté, tant pis pour lui et surtout pour moi (qui puis-je ?)

Progressivement les auteurs, la poésie a laissé place dans tes textes à des textes plus ancrés dans l’histoire contemporaine. Après Egal Zero premier tract musical avant « ensemble », vous n’avez eu de cesse de pointer du doigt, donc sans gant. Il y a une urgence actuellement qu’il n’y avait pas avant ?

— Rodolphe Burger : L’urgence ne s’annonce jamais, il y a des moments, des moutardes qui montent au nez, etc

comment est née la chanson Arabécédaire Avec Rachid Taha ?

— Rodolphe Burger : du désir de faire une chose ensemble, pas le duo de circonstance.... ici une leçon d’arabe, qui est l’une de mes fiertés de ce disque

De personnalité tellement différente, j’ai du mal à vous imaginer ensembles, mais pourriez-vous travailler, et aurais tu envie de travailler avec Jean Louis Murat ? Qui d’ailleurs trouve grâce à vos yeux sur la scène française ?

— Rodolphe Burger : Je passe sur la "scène française", au demeurant bien plus riche et intéressante selon moi que dans les années 80. Quant à Murat, j’ai eu le plaisir de l’accueillir à C’est dans la Vallée, l’année dernière

Comment est arrivé l’électronique dans votre façon d’écrire ?

— Rodolphe Burger : Comme une bonne nouvelle. On a pu faire enfin plus facilement des choses que l’on faisait déjà, mais plus difficilement

il y a dans votre discographie et dans vos concerts ce sentiment que le fait de figer un titre est pour vous juste une étape. Vous seriez capable de réenregistrer un disque complet ?

— Rodolphe Burger : oh oui pas tous mais presque, j’adore reprendre

Question vache, Kat Onoma a souvent été présenté comme le velvet Français, donc vous êtes notre Lou Reed ou notre John Cale… ou finalement un peu des deux (rires)

— Rodolphe Burger : Compliment pour moi, malgré les rires...

une question que l’on doit vous pauser une bonne centaine fois par semaine, Kat Onoma est il seulement en sommeil, et son réveil est il possible ?

— Rodolphe Burger : Who knows ?

Y a t’il des chances d’entendre une suite à Welche ?

— Rodolphe Burger : Elle existe, c’est Hôtel Robinsen, son pendant finistérien, un 3° chapitre est prévu

ce qui ce passe actuellement dans l’industrie du disque vous inquiète ?

— Rodolphe Burger : Non c’est juste fatiguant, à force, de voir se réaliser inexorablement à la surprise générale ce que l’on a vu venir gros comme un camion depuis des lustres

on vous remerciera jamais de nous avoir fait découvrir des gens comme Alféri, on vous sent proche du style de Bouvet sur in situ, la littérature est importante pour votre écriture ?

— Rodolphe Burger : Alferi sans accent sur le E, il y tient, merci pour lui, la littérature est aussi affaire de détails. Quant à Bouvet, oui je le connais et l’apprécie...

le mot de la fin est pour vous.

— Rodolphe Burger : Excusez mon retard à vous répondre, je suis très occupé ces temps