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Tour du propriétaire du sympathique Rough Draft Ep par son auteur, Charles Braud, dont on peut dire à l’issue de l’écoute de ces cinq titres d’indie-pop protéiforme, qu’il a plus d’un tour (de magie) dans son sac...

dQ01
— C’est la première chanson composée pour cette démo, et la dernière bouclée. Au départ une simple ligne de chant sur une (très) simple ligne de basse synthétique. Et puis j’y ai ajouté quelques touches de guitare, des nappes de clavier, des beats. et puis j’ai tout déconstruit... C’est le titre qui m’a le plus échappé, où le hasard est venu le plus s’immiscer. A la fin, je la trouvais presque trop abstraite. j’avais peur de m’être transformé en Frenhofer, le vieux peintre du Chef d’œuvre inconnu de Balzac, qui à force de minutie, transforme le chef d’œuvre de sa vie en.. croûte.

Draw A Line
— "Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts." Je me souviens avoir lu cette citation d’Isaac Newton peinte en lettres rouges sur un mur il y a longtemps. J’avais je crois une douzaine d’années, mais le contraste entre sa simplicité et sa profondeur m’avait marqué. d’où la référence ici, dans le refrain. de la même manière, j’aime bien la polysémie de l’expression draw a line… Jamais facile de tirer un trait, surtout lorsque cela concerne nos propres démons. Musicalement, l’idée était d’avoir quelque chose de simple et répétitif, qui soulignerait la sensation d’aliénation véhiculée par les paroles.

Interlude #1
— J’aime bien l’idée d’avoir des interludes entre des morceaux. A la base, celui-ci devait être beaucoup plus court, avec seulement une piste de guitare. Et puis je me suis laissé prendre au jeu de l’arranger et de l’allonger, ce qui lui confère presque une qualité de morceau à part entière... Si bien que certains le trouvent trop court..

I Believe In Alchemy
— L’objectif premier de l’alchimie était le Grand Œuvre, soit la transmutation des métaux "vils" (plomb, étain, fer, cuivre, mercure), en métaux nobles (argent, or) par la réalisation de la pierre philosophale. un rêve fou qu’a lentement fait plier le développement des sciences. En faisant quelques recherches pour trouver une porte d’entrée à un thème si souvent abordé, j’ai lu par hasard que, si certes aucun alchimiste n’avait réussi à produire de l’or, certains des plus grands adeptes seraient néanmoins parvenus à la synthèse artificielle de gemmes authentiques… Que cette version alternative du phénomène ait pu être physiquement prouvée ou non, ça ne m’importait guère plus : les rêveurs reprenaient le pouvoir, l’alchimie redevenait une question de foi. Et moi, j’avais une chanson.

Harold Beldon
— Harold Beldon est l’énigmatique personnage d’un épisode de la série américaine vintage The Twilight Zone, intitulé Nothing In Tthe Dark (1962). Ce jeune homme si gentil et poli interprété par un tout jeune Robert Redford est en réalité Mr. Death, soit la personnification de la mort… Malgré la lourdeur du sujet, rien de morbide ni d’effrayant. bien au contraire. et c’est justement cette tendresse qui m’a inspiré ici. Musicalement, probablement le titre le plus épique de cette démo maison.

Merci à HMW pour son implication.