Les traces seraient chassées après le vent, c’est pour cela que l’on soufflerait parfois sur les joues de nos amoureuses, pour ne pas risquer de devoir les garder infiniment. Le vent, le coupable parfait quand l’inspecteur cherche une trace, le vent qui vous empêche de dormir quand dans votre tête tout semble tourner avec. Le vent, qui permet à Lawn Factory de faire à la fois table rase, mais aussi de ne pas prendre la nudité pour de la pureté, mais avant tout pour l’absence de quolifichet, de breloque anodine, car le souffle, et pas celui du vent, est ailleurs. Entre évanescence et recherche de la brise (pas celle du vent, ni du souffle) Lawn Factory laisse tourner son inspiration comme une éolienne, unique vestige d’une civilisation qui se laissait bercer par les songes des dieux. Comme si les Cranes ou les Sundays passaient des vacances avec Cat Power dans un train fantôme construit par David Grubbs. Les traces du vent sont indéniables, il y a des traces qui ne trahissent pas son découvreur, la magie opère et fige sous un flux continu, un talent évident pour la respiration. Amour, bruit et savoir faire…en laissant une trace.