Avant de parler du fond, parlons de la forme. My Diet Pill nous est arrivé via un comic à l’américaine, emballant un EP grossi par une bonne dizaine de remixes. Pour le fond, c’est un peut la rencontre entre Pavement et Neil Hannon, une bonne dose de science de la déflagration et du punk rock basique mais anguleux, désagrégé en son centre par la mélancolie. Elevé tout à la fois pas le « song 2 » de Blur et par les démangeaisons de certains morceaux punk de la Mano Negra, buvant au biberon (Drowning man) les écritures de Malkmus, le groupe gigote, sautille, rend le mot foutraque même, d’un classicisme et d’un ordonnancement fonctionnaire. On image aisément les membres du groupe se réveiller à trois heures du matin pour une bataille de polochon, puis se rendormir plus calme pour écrire un titre comme « Me Versus You Versus Love », le terminant après une indigestion de café fort, mais dynamitant, finissant par une apogée que ne renierait pas un David Gedge se proposant à l’écriture de l’hymne des olympiades Londoniennes, sur le thème des affres de l’amour, même entre les peuples. On pouvait en rester là, en cinq titres, le groupe nous en avait autant démontré qu’un wagon complet de livraison hebdomadaire. Mais chaque titre se voyait offrir deux remixes, avec comme dénominateur, non pas les exécutants, mais le style. On retrouve donc une remixe quasi tatapoum, faisant entrer My Diet Pill sur le dance floor avec la même réussite que Noir Désir sur son disque de remixes. L’autre remixe sera plus intriguant, entrainant les compositions sur des terrains plus aventureux. Comme un colporteur, My Diet Pill vous vend avec son EP, un Comic, et deux EP de remixes, sauf que si les colporteurs pouvaient toujours le faire en vous administrant une batterie de cuisine qui ne tiendrait pas la semaine, My Diet Pill vous offre juste un cadeau sur tout la ligne. Gros coup de cœur