Andy Warhol nous prédisait notre quart d’heure de célébrité, Fordamage nous engage à reprendre à bras le corps notre liberté même si celle ci synthétise ce qu’il y a de plus dangereux (Alain aux arrêts). La liberté elle n’est pas comme la colombe de la paix qui se donne aux balles comme DSK se donne en pâture. La liberté c’est un souffle, c’est un cri, c’est une énergie sans fin qui nous pousse dans le dos et nous tire sur le devant. La liberté se regagne par la force, par des cris et des uppercuts, elle dévaste c’est une guerre d’abord intérieure qui tel un ouragan, une tornade un orage sort de soit pour éclater à la face d’un monde qui semble de moins en moins croire en elle. Fordamage a probablement connu cette privation du droit et « Volta Desviada » est peut être le cri de la liberté, la joie d’être en vie. Loin des étendards naïfs d’une jeunesse qui cherche à s’émanciper avec des fleurs sur la tête et des oriflammes aux couleurs de contrées ensoleillées, Fordamage creuse un sillon acéré, prend les armes et batailles. Avant que les prédateurs montrent les crocs Fordamage sort les siens, affute les cornes et avancent. Le torse bombé le groupe joue chaque note le plus fort possible, chante, hurle, non pas pour faire exploser un tourniquet de fête foraine, mais pour donner du souffle, un souffle, le souffle avec un grand S. La surenchère est un gros mot, presque une atteinte à ce gain difficilement obtenu, on ne grossi pas le trait, on souligne et on affirme c’est diffèrent. Alors quand le groupe termine par « Thank You » j’ai envie de lui retourner la formule politesse, mais la noblesse du geste s’accompagne d’une fierté que seuls les guerriers connaissent. Au comptoir ils vous invitent, Fordamage vous remercie d’avoir écouté le bruit que fait la liberté. « Volta Desviada » est le bruit d’une transe Punk Rock, violente car ne répondant qu’à une seule règle…vivre libre. « « Il n’est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage. » disait Périclès. « Volta Desviada » est un acte beau et courageux.