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Définition d’aphotic : Qui ne reçoit pas de lumière, endroits, lieux ou parties d’un Corps.

Définition d’October Sky : Ciel d’Octobre, ces cieux gris sombres, plombés, lourds, spleenesques.

On pensera dés lors que ce disque va être noir comme charbon, gothique et même antérieur, pesant comme un drame grec, une suite exaspérante de lamentations et pleurs, ballades à tendances suicidaires lestées de mots de dictionnaires techniques. Ô, il y a bien un peu de ça, soyons sereins et objectifs, il y a cette idée de marches militaires hannibalesques (pachydermes inclus), certes il y a cet air a prières a cris perdus, certes, ce ciel noir est présent, et surement que le froid d’Octobre se ressens quelque part. Mais voila, quand on est vaillant petit soldat, et qu’on sait qu’on n’a pas moyen de recevoir un maigre rayon de soleil dans ce foutu mois d’automne, on part a la quête du graal, on va chercher coute que coute, la lumière, même si elle est artificielle, on bagarre, on s’énerve, on fait tout son possible pour illuminer, et on y arrive, parfois on se trompe, mais on y arrive.

Pour cela, il faut savoir s’armer pour le combat, manœuvrer le feu et les longues distances pour trouer ce ciel et voir derrière le soleil. La base est la musique, cette entraide intelligente entre les murs de guitares et les envolées baroques des claviers, le tout étant soudé par une ferme et puissante section rythmique.

- C’est étrange, le premier groupe canadien qui eut sa place dans ma naissante discographie s’appelait Glass Tiger, peu de chose en commun, sinon cette envie de guerroyer, tout était boulets de canon, assaut, déferlantes coléreuses (type The Alarm). Du coup j’en déduis que ces gens de Montréal et environs ont un réel besoin de chaleur et de puissance.- En fait, October Sky est beaucoup plus proche du courant Muse (parfois très clairement), la voix de Karl Raymond se prête a ces rococos, opéras-rock ou a sa guise, la corde vocale touche a tout, d’une émotion a l’autre, forçant parfois un protagoniste utile. Cet instrument est donc le général désigné de cette brigade de musiciens autant contrastés qu’unis, s’imbriquant comme légions à l’aube de la bataille. La conquête des lumières passe donc par cette base de power-rock progressiste, recherche nerveuse, quête presque hystérique, dénotant sur chaque thème une démence, la folie poussée par ce désespoir, un arrache cœur, la dernière charge.

Ne croyez pas qu’il n’y a ici qu’une série d’hymnes aliénés. Aphotic season est une suite de déflagrations de couleurs et trésors, mélodies somptueuses et surchargées d’arrangements bien pensés. La dentelle fine des claviers se colle aux rages des guitares comme pain d’or sur une statue, un mélange de sensations fait naitre des feux, on s’approche de la lumière. On sent quand même que tout n’est pas si direct, les balles sont rationnées, il reste beaucoup de champs de bataille à voir et October Sky se sait fort, ils gardent un futur certainement belliqueux, des victoires grandioses. Grandiloquent, grandiose, grandeurs, ainsi est ce disque, enivrés de monuments, d’arc de triomphe, ces messieurs de October Sky, entre colères et folies, touchent du doigt les lueurs.




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