Il faut parfois du temps pour bien parler des choses que l’on aime fort. Il y des temps pour les fulgurances amoureuses et musicales et il y a des amours qui se construisent dans le temps.
Complètement conquise par Suuns depuis les débuts du groupe, le dernier album et troisième album en date, Hold/Still, sorti le 15 avril 2016, ne pouvait pas être, ne devait pas être raté. Et, bien sûr, il ne ’est pas, c’est une réussite foudroyante. Mais comment rendre hommage à la plénitude de l’album ?
Suuns arrive à surprendre en conservant ses codes et ses tics rythmiques et ses sonorités : la voix susurrée à la limite grinçante, les nappes des synthés, les basses présentes et lourdes, les guitares saturées. Sauf que Suuns accorde plus de lenteur à ses chansons, apportant une touche de psychédélisme so années 2010 (UN-NO).
Ce n’est pas un album facile. Ce n’est pas album de pop rock niaiseuse. Ce n’est pas un album qui déborde de joie. C’est un grand album ’est un album vertigineux et exaltant, complexe musicalement : il est à la fois chaud et froid, à l’image du clip Translate. Une musique construite avec des sons sourds, une chaude obscurité. Avec des petits moments angoissants (Brainwash) quand même.
C’est un groupe qui sait fabriquer des atmosphères à la fois humide et glaçante. C’est un groupe qui a construit son identité avec patience et qui poursuit cette recherche album après album.
Pour s’en convaincre, il suffit de réécouter l’ensemble de la discographie du groupe ainsi que sa collaboration avec Jerusalemn In My Heart, ou encore revoir son génial concert de la denrière édition de la Route du Rock sur Arte ( http://concert.arte.tv/fr/suuns-la-route-du-rock-2016 ).