Réussir ses débuts n’est jamais chose aisée et même si le sublime artwork qui orne la pochette de Heart Murmurs signée Stéphane Merveille pour cette nouvelle signature du label Monopsone séduit instantanément par son élégance, que dire de You’ll be there morceau inaugural du premier album de Toma Dancer nom de code du projet derrière lequel se trouve Laurent Tomas accompagné à la batterie et aux arrangements par Martial Semonsut et au mastering par Erik Arnaud.

Ouverture parfaite portée par une ligne claire de guitare et une rythmique entêtante pour une réjouissante cavalcade au croisement des Pales Saints et de The Field Mice. Something wrong qui prend la suite, élargit le spectre musical via son ouverture au piano et des arrangements de cordes, avant une accélération synthétique dans sa seconde partie tout aussi imparable que sur le titre inaugural. Ce même souffle porteur et communicatif qui plus loin portera Driving On Snow.

Si l’orientation plus lisible et directement pop-folk qui porte ensuite The Fire Inside et un peu plus loin l’enchainement Broken Strings et Seasons offre un champ d’expression plus ample à la voix sublime et pleine d’émotion de Laurent Tomas, c’est dans l’exploration des hybridations électroniques que le projet finit de nous embarquer pleinement. Notamment Silent Hall dans le dernier tiers, à la patine des arrangements plus dense, sombre qui évoque par instant certaines compositions de Piano Magic ou l’intense et très beau How Dark is The Night qui fait écho au meilleur des compositions de Grandaddy.

Je suis ta chanson dernier murmure que nous adresse Laurent Tomas en conclusion et en français dans le texte sur une boucle mélodique hypnotique dont on pensait seul capable Windsor For The Derby touche en plein cœur par sa sincérité, caractéristique qui définit peut-être le mieux (avec l’humilité à la lecture des remerciements qui accompagne le disque) ce Heart Murmurs qui s’impose d’hors et déjà comme un des disques les plus enthousiasmants de cette fin d’année.