Découvert sur un split single avec les copains de Mona Kazu, Foxeagle nous présente un premier LP cryptique, « Waves on Water », descente inexorable dans les tréfonds de nos âmes, sans manifester la moindre envie de remonter à la surface. La lumière vacillante est compensée par la voix tout à la fois plaintive et forte d’Emilie Célarier qui se confronte avec aplomb à une atmosphère quasi-martiale et industrielle (Stendhal (syndrom)). Il y a quelque chose d’épique dans cette façon de se confronter à une combinaison musicale qui creuse, autorisant de rares paliers et de repos, qu’Emilie prend, nous rappelant que la lutte en chanson était souvent une bataille d’une femme (on pense à Beth Gibbons sur « How Long ») . Contre un mur de son aux structures géométriques dessinées par des pointes acérées, les cordes des guitares sont comme les pales fatigués d’une perceuse sortie d’une mythologie post industriel. Dans cet univers que vous pourriez penser inhospitalier, il sera presque confortable de s’y installer, surtout si dans nos bagages nous avons la face B de la carrière de Low. « Waves on Water », une quête sans merci, un survol contrarié d’un oiseau luttant contre sa perdition. Le cœur bien accroché.