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C’est sous un pseudo qui amène plein de questions que se présente Jean-Rémy Papleux. Nouveau projet d‘un des illustres graphistes des compilations ADA, mais surtout tête pensante de Marnitude, Daren Muti est une œuvre totale de Jean-Rémy qui arrive au bon moment alors que nous fêtons avec un de nos tributes les papes d’un slow-core à haute intensité émotive. Car « Citizens Facing the Sun » n’est pas un virage pour Jean-Rémy, mais une excursion dans une musique encore plus introspective, éloignée de tout, du bruit du monde, et en cette période il n’y a pas à dire il en fait du bruit. Avec Daren Muti, Jean-Rémy nous offre une forme de retraite, plus prêt du vivant, tant que celui-ci n’a pas la prétention d’entamer une discussion. C’est une plongée en soit, une descente vertigineuse qui aura comme point d’orgue « Höstsonaten », comme un inédit que Mogwaï aurait abandonné dans une forêt, et que Jean-Rémy se serait approprié. C’est dans un dénuement quasi-total qu’il nous accueille avec la chanson titre « Citizens Facing the Sun  » comme un guitariste fatiguée qui progressivement retrouverait de l’énergie par l’entremise des rayons de soleil qui percerait les jointures de lattes de bois à la fatigue naissante. Avec ce premier titre, Daren Muti prend corps, porté par une batterie et un souffle sous-jacent, il se lève, touchant la cime des arbres, jouissant d’une sorte de béatitude rageuse. « Spécial » reprendra le flambeau, « Sad Women » nous prendra aux tripes le temps d’un classique au refrain à la montée progressive avant que « Mystery Plans » nous fasse chavirer le temps d’un titre où Jean-Rémy semble s’abandonner. Mais il restera des questions sans réponses au sujet de Daren Muti, et ce mystère est aussi une des facettes à creuser sur ce EP à l’émotion forte. Un disque à la douce brûlure.




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