Nous avions laissé Jean-Rémy Papleux en compagnie de Julien Doigny après deux albums du projet Marnitude qui les unissait alors, autant de participations à nos compilations ( Vol26 & Vol34), et surtout deux albums emballants.

Le chemin qui reconduit aujourd’hui vers lui est celui de son nouveau projet, Daren Muti, qui, après un premier EP en 2020, concrétise ici avec Ten Songs son émancipation en solo. Si l’ensemble semble en premier lieu, et ce dès A Path, plus apaisé et calme sur la forme ( on oscille entre une forme de classicisme folk-rock et un ultra slow core envoûtant), il n’en demeure pas moins, dans l’écriture et le chant, dans l’ensemble pour le moins intranquille.

Sur ces dix titres, Jean-Rémy Papleux se livre, intime et troublant, évoquant notamment la disparition d’un être cher sur le bouleversant Stylish Descent présent sur le dernier volume de nos compilations, la mélancolie des souvenirs passés sur First Time, le doute existentiel (Lament Song / Blue Bird), la fin d’une histoire qui compte sur le sublime Bristol, en évitant l’écueil de l’apitoiement : l’horizon des possibles semble toujours, comme semble l’esquisser Discover qui referme le disque, une possibilité tangible, matérialisée en filigrane par les incursions électriques qui traversent çà et là les compositions.

Les dix chansons de Ten Songs sont ainsi de celles qui s’inscrivent rapidement dans une forme d’intemporalité, dépeignant une mélancolie sublimée, toute en nuances, dépeinte avec justesse et d’une émotion sans voile.

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