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L’ancien étudiant Rémois que je suis connaît bien la rue Mont D’Arene, ayant habité non loin de cette artère. Coïncidence, je ne crois pas, le musicien (car oui oui, l’homme est seul.), le musicien qui se cache derrière ce nom de Dosser qui intitule son album « Mont D’Arene », est Rémois. Je ne sais pas s’il habite, ou s’il y habitait quand il était l’enfant boudeur dont il tente de reproduire la moue sur la pochette, pour un face-à-face entre deux époques. Ce que je pense savoir, c’est que sa discothèque des rêves doit compter pas mal de disques en commun avec la mienne. Qu’il a certainement écouté les mêmes choses qu’Interpol, sauf que là où les ricains voulaient avec leur Ian Curtis première langue faire aussi tomber les filles, Dosser, lui reprend les aspérités de l’after punk à l’identique, y rajoutant une patine sonore qui donnerait presque un coloration sépia à l’ensemble (nous en sommes pas loin, le disque couvre une période allant de 2012 à 2021).

Les sept morceaux (notez, un seul mot par titre.) sont tout autant des cris primales que des lignes mélodiques raturées, mais présentes. L’urgence de l’écriture est ici domptée par un souci du détail que seuls les fans des Thugs pouvaient louer à l’époque antique des labels indépendants américains défricheurs.

En sept morceaux, nous poussons des cris, nous pogotons, mais il y a cette petite boule dans la gorge qui se faufile, car il y a dans ce disque un truc qui serait comme une mélancolie destructrice (terminer par un « Regret » cataclysmique, est ce un hasard ?) qui ne demanderait qu’à voir nos yeux diluer cette amertume.

Je pense ne jamais me lasser d’écouter « Swarm » à fond les ballons, avec le regard du gamin qui sans avoir le Shining, convoque en nous des sentiments divergents. Dosser ou le sacre d’une mélancolie destructrice et créatrice. Épatant et troublant.




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