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Il est particulièrement difficile de parler des disques de C’mon Tigre. Déjà, car il y a autant d’idées et de styles dans un disque, que certains monstres sacrés en eurent pendant une carrière entière. À peine le jazz est suggéré que le duo est déjà en train de faire la bamboche avec le hip-hop, pour ensuite s’asseoir à la table de l’afrojazz dans un club (Burning Down) avant de partir sur la piste pour se tordre de plaisir sur de la funk. Ensuite, car il y a une dimension historique, ou politique, ou simplement une manière de respirer le monde tel qu’il est, sans tomber dans le prêchi-prêcha à la Bono, donnant à réfléchir et à ressentir, sans un mot, mais avec l’art de la suggestion par la musique (Migrants). Et puis car un album de C’Mon Tigre est toujours accompagné. Il est la main qui tiendra votre porte, afin d’y laisser entrer autre chose, et en l’occurrence de l’image. Ici, ce seront des photos de Paolo Pellegrin qui aura passé une partie de sa vie à documenter le monde. C’est le duo qui en parle le mieux ; « Paolo a passé les 30 dernières années à documenter le monde. Il vit et témoigne des questions concernant les conditions de vie, la pauvreté, la douleur et la violence, mettant toujours en œuvre une approche anthropologique. Un travail guidé par la logique de l’approfondissement plutôt que par le désir de voler une image iconique, et se traduit par des récits aux temps de lecture allongés, des retours périodiques, une attention portée non seulement au moment du conflit, mais à ce qui se passe après. Un regard subjectif mais détaché, qui est une réflexion et une analyse, qui coïncide avec une attitude de disponibilité, de respect et d’intérêt envers les moments de l’histoire, de ceux qui pratiquent une photographie anthropologique personnelle et font une odyssée dans l’humain et dans l’inhumain . »

En creux de cette présentation de l’œuvre du photographe, il faut y voir le rail sur lequel le duo italien trace sa route depuis 8 ans, faisant de leurs disques (c’est le troisième après le « C’Mon Tigre » en 2014 et « Racines » en 2019) des moments entier, des traversées, des continents (écoutez la suite « Deserving My Devotion » et « Twist Into Any Shape », pour voyager sans contrarier votre bilan carbone.), faisant sens. « Scénario » est un dépaysant tout, aussi rafraîchissant que débordant (« Kids Are Electric » un hymne à chanter quand vous manifesterez contre le climat). Palme du meilleur...Scénario.




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