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Premier album d’un groupe qui fête cette année ses 25 ans. Vous retranscrire ici le parcours de Nicolas Cuinier et du trio serait passionnant, mais ce ne doit pas être l’objet de cette chronique, sous peine de vous voir fuir, comme je peux le faire quand mon voisin me narre ses sorties d’avant le mariage, avec dans les yeux la tristesse de voir le temps passé, la rage de ne plus pouvoir reconnaitre ce frisson, mais au final le plaisir de s’y replonger, même face à moi qui n’attends qu’une chose, qu’il me sorte une bière du frigidaire et que je lui fasse écouter un disque comme je les aime.

Assurément, je lui ferais écouter « Summer Is a Killer » de In my Head. Je lui parlerais du parcours du trio, comme pour lui signifier que nous pouvons toujours aller au bout de nos rêves, même quand le sablier de notre vie semble se vider à grande vitesse. Je rapprocherais le style du groupe, d’un de ceux qu’il connaît, car certains titres sont passés à la radio. Certes, il faudra lui dire que le REM, oncle évident, c’est celui d’avant « Out of Time », d’avant le succès, qui ne changera pas pour autant le groupe. Je lui ferais part aussi de mon lien passionnel pour le Wedding Present, et de l’évidente liaison avec David Gedge, celle d’un artisanat pop, qui ne cherche pas l’orfèvrerie, qui aime faire passer les émotions, tout en n’en créant de nouvelles. Et puis des rondeurs d’une basse du groupe de l’hirsute le plus connu de la musique pop, nous plongeant dans un New Wave magnifiquement décrite et disséqué par Jean Daniel Beauvallet dans son dernier ouvrage. D’ailleurs, je suis persuadé que l’ancien rédacteur en chef des Inrockuptibles trouverait comme moi que « A Promise Of Nothing » ne ferait pas tache sur le fantastique « In Our Circle » de Rivulets, paru chez Talitres Records, qui comme In my Head sait prendre le temps pour ce qu’il est, une chose impalpable, impossible de maîtriser, mais avec laquelle il est obligé de faire avec.

Alors heureusement que Nicolas Cuinier a su se garer devant chez moi, avec ses huit chansons, celles d’un amoureux de la pop musique d’avant le formatage, celles de ceux qui ont Holden Caulfield pour héros. La porte ouverte, il pourra s’asseoir, nous lui offrirons une bière, il pourra nous raconter son parcours, et nous l’écouterons avec plaisir, car le cheminement amenant à cet été tueur, mérite, comme lui que nous laissions le temps filer, sans pour autant laisser nos rêves partir avec lui. Coup de cœur de l’année.




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