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Je ne sais pas si c’est une procrastination maladive de ma part, ou une productivité hallucinante, mais alors que je m’apprêtais à vous parler de ce sixième album de Magon, je me trouve face à un début de chronique du précédent album A Night In Bethlehem, que j’ai probablement abandonné, soit par feinéantise, soit par un oublie.

Ma chronique de l’époque commençait comme cela :

À l’heure où j’écris ces quelques mots (en retard) Magon doit déjà avoir composé deux albums, sous l’influence de son nouveau lieu de villégiature, le Costa Rica. Avec une rapidité de production qui n’est pas sans nous rappeler les débuts de Will Oldham, Magon signe sont second disque en moins de 6 mois, et son cinquième et un laps de temps réduit. Pourtant sur Enter by the Narrow Gate le tempo est ralenti. Les influences sont sur une planche de surf, et on imagine ici et là John Cale tenter sur un spot de rêve de prendre une meilleure vague que Franck Black. Les dix morceaux sans esbroufes dégagent chacun un charme indéniable. Comment ne pas voir le meilleur de Damon Albarn sur One Step At a Time, avec une précision romantique qui frise le génie.

Je ne vais pas, suite à ce côté visionnaire qui m’a longtemps fait croire qu’un jour Luc Besson ferait un bon film, me lancer dans une carrière de diseur de bonne aventure. Quoique. La musique de Magon, entre psychédélique folk et soft rock, pourrait me laisser tenter par un changement de style vestimentaire, de rendre à mes cheveux leur liberté et de faire une forme d’introspection pour mieux comprendre le monde qui m’entoure. Car Did You Hear The Kids ? est un disque qui nous enivre, et ce, dès les premières mesures de Right Here. Il y a quelque chose entre la mélancolie et le lâcher prise, l’envie de prendre la première sortie possible pour ne pas être sur l’autoroute de la vie actuelle. Entre désespoir poli habillé d’un collier de fleur, et coolitude d’un slacker rieur, Magon se fraye un chemin bien à lui, que nous suivrons en prenant garde à nous départir de tous nos apparats et de nos possessions futiles. Bordel que ce disque fait du bien. Un productivisme du bonheur.




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