Grosse claque dès les premières secondes du nouvel album de Echt !, avec un génial Glide saturé jusqu’à l’os de trap, infrabasses liquides et aériennes rythmiques syncopées à l’appui : deux ans après l’acclamé Inwane, le quatuor bruxellois revient aux affaires et n’est pas là pour faire de la figuration, oh non.
Sink-Along, publié par le label gantois Sdban (Glass Museum, John Ghost, Reinhard Vanbergen), est une tuerie de bout en bout, qui rappelle – toutes proportions gardées tant le registre diffère, même s’il s’agit également d’instrumentaux fluides boostés aux arrangements inventifs – l’immense plaisir que nous avions en 2005 à découvrir l’opus inaugural de Birdy Nam Nam.
Nourris au jazz rétrofuturiste et à l’électro (aventureuse – Aphex Twin -, ou lounge – DJ Cam), Martin Méreau (batterie), Florent Jeunieaux (guitare), Federico Pecoraro (basse) et Dorian Dumont (claviers) ne sont jamais aussi passionnants que lorsqu’ils injectent du hip-hop, de la bass music et de la trap dans leurs compositions brutalistes, sans ajout numérique, puisque tout est interprété à la main – Echt, tiré du dialecte brabançon de Bruxelles, ça veut dire « vrai de vrai », et on les prend au pied de la lettre.
En dix titres tirés au cordeau, le trop court Sink-Along se fait le portrait d’une modernité têtue, urbaine et labyrinthique : d’apparence simples, parce que fluides d’une fluidité sans artifices, les structures regorgent de complexités rythmiques et harmoniques jamais frimeuses, équilibristes et néanmoins assurées, qui nous tiennent en éveil jusqu’au bout, à l’image d’un Cheesecake particulièrement addictif. Sans nul doute un des albums de l’année.