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Olivia Rodrigo a beau être américaine, elle me fait totalement penser à Vanessa Paradis. Je ne vous ai jamais dit ce que la personne, l’être humain qu’est Vanessa Paradis, m’évoquait ? Non ? Ben je vais le faire maintenant alors. 

Vanessa Paradis m’a toujours, toujours, bluffée dans le sens où - alors je fais totalement abstraction de sa musique, de ses textes, de ses morceaux, de son « talent » - dans le sens où (et je me suis lourdement documentée, c’est pas du bluff là) où son destin semble être fait de quelque chose de complètement pas névrosé. 

Alors, quel intérêt, me direz-vous ? Eh bien un énorme intérêt qui, d’un point de vue freudien - non, lacanien en fait - donne ceci que la meuf ne se dérobe pas à son désir, jamais. À Noël dernier je me suis engueulée, non pas avec ma tata, mais avec une copine qui traitait Vanessa de « produit ». Produit ? Putain mais non ! Bien sûr que non ! Total respect Vanessa ! 

Elle qui se décide très jeune à devenir chanteuse, enfin, carrément « star » ; elle qui y parvient à force de travail, d’amour inconditionnel (reçu d’abord de la part de ses parents bien sûr), d’abnégation, de persévérance et d’intelligence pratique. « I know what I want and I know how to get it ». Point barre. Je ne reviens même pas sur les souffrances psychologiques dont elle a dû faire l’objet, on connaît l’histoire et là, chapeau (et classe) elle ne s’en plaint jamais. 

Olivia Rodrigo, que ce soit au cinéma, à la télé ou sur ses albums, me fait penser au même genre de jeune femme. Née en 2003, elle est fille unique (et si, ça veut dire beaucoup, ce n’est pas un « détail » dans la vie des gens). Et elle aussi en veut ! Elle se défend vraiment bien (elle chante super bien : je pense qu’elle peut obtenir, à l’instar d’une Natalie Mering (Weyes Blood) tout ce qu’elle souhaite avec sa voix). 

Convaincue qu’elle travaillait beaucoup - et très grassement rétribuée pour rédiger cette chronique - j’ai écouté avec attention Guts, son album sorti récemment. Ce n’est pas le premier qu’elle signe. J’y reconnais des sonorités qui me plaisaient beaucoup chez les Breeders - eh oui - chez Babes in Toyland - eh oui - et je soupçonne Olivia d’avoir un putain de cerveau pour pondre des textes aussi finauds que les siens, et pour composer des mélodies aussi cinématographiques que celles qu’elle nous propose. Elle nous emmène dans son cinéma, comme Vanessa le faisait à la première heure pour son public français. Je ne serais pas surprise si Olivia Rodrigo faisait parler d’elle pendant encore quelques décennies. 

Maline, plutôt douée pour produire ses projets, elle bosse à mort, et je pense qu’elle se connaît bien. Si elle a ses propres limites, elle en est totalement consciente. Après, je ne suis pas sa psy ! Mais j’aime bien ce côté ultra-mature d’ Olivia Rodrigo, tout juste vingt ans, qui laisse présager d’un chemin hors-normes sur l’incommensurable norme hystérique qu’est devenue la surface de notre planète Terre.




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