> Critiques > Autoproduits



OHO ne vient pas de l’Ohio, mais probablement d’une planète éloignée. Leur nom ne vous est pas étranger, leur musique viscérale s’était déjà manifestée sous la forme de deux Eps successifs. Le trio Lyonnais franchit le styx pour accoster sur l’autre rive, au milieu des remous. C’est en assistant au triste spectacle d’un millerisme spectral que le groupe s’est choisi différents symboles pour pénétrer dans l’étrangeté d’une musique aux multiples significations. Occult Hand Order unifie la mythologie de mondes qui se télescope avec le réel, nous invitant à reprendre contact avec notre corps en hibernation.

Pour votre confort d’écoute, vous pouvez entamer le disque dans l’ordre qui vous conviendra, mais il vous faudra passer par Sink et sa rhétorique de l’enfer. Impossible de sortir de ce labyrinthe spatial, la pesanteur est concrète, riffs de guitares astronomiques, basse bourdonnante et battements monumentaux. Le curseur est poussé vers quelque chose de viscéral, dont les nuances ( montées soudaines et chutes, accélérations et ralentissements ) ponctuent les 7 minutes 45 secondes d’un titre qui s’apparente à du doom-sludge-progressif. Sailors enchaine dans cette même atmosphère, mais avec une tendance plus marquée vers le Heavy de Hawkwind, on est devant une oeuvre inhabituelle, imprévisible, d’autant plus que l’impulsion de la batterie cogne comme un mammouth. Derrière la pochette intrigante à l’esthétique soignée de Morgane Dezaubris, le trio restitue un univers troublant, une altération des sens. Pyre sculpte dans les strates énigmatiques de la métaphysique, la voix de Hugo Zepah rebondit dans chaque recoin, on assiste au lent déroulé d’un bûcher qui se propage dans l’immatériel, le feu finit par consumer son support en se détruisant lui-même. De cette fièvre, il ne reste que le charbon, et une colère ontologique, Fever résonne comme un coup de semonce, les cerbères hurlent aux portes des enfers, la porte se referme.

Derrière, il y a cette agrégat d’instruments éthérées, des murs infranchissables, l’obscur devient bandes sonores de films imaginaires. L’album se termine avec l’immense Golden Bones, vous voilà arrivés au seuil du voyage, mais au coeur d’une pyramide tournoyant dans l’infini, dans le rougeoiement d’astres toujours plus lointains. D’ailleurs, Occult Hand Order part en tournée Européenne !




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.