Sick Boss, collectif de Vancouver composé de Peggy Lee au violoncelle, Josh Zubot au violon, JP Carter à la trompette, Dan Gaucher à la batterie, James Meger à la basse et aux synthétiseurs, et Cole Schmidt à la guitare, est de retour, six ans après un premier album éponyme

L’album composé de 6 morceaux, s’articule autour d’Useless Genius (la version 2 comme une explosion sensorielle à la Jon Spencer Blues Explosion remixé par Earthling), morceau aux trois variations qui détonnent dans leur structuration, face aux trois autres morceaux aux orientations plus libres.

Collectif d’avant-garde, entre expressionnisme et abstraction, le sextet réalise une jonction étonnante avec le post rock US, nous emmenant sans que nous ayons à forcer notre naturel. Les nuages d’improvisations semblent être chassés par un anticyclone sous lequel le groupe donne toute sa mesure, réalisant des bons (When The Bussards Leave The Bones ) nous projetant dans un film de chasse à l’homme. L’accueil (Useless Genius 1) est une dinguerie, une filiation improbable entre la trompette bavarde de Zach Condon qui se serait échappé de Beirut, pour une promenade non pas sur le port de Nantes, mais dans les sous sol reliant Tortoise et Ladradford sous acide. Et c’est tout le miracle de ce disque, sur le substrat d’une ambition séminale qui tendrait à l’abstraction, Sick Boss érige une cathédrale d’un style nouveau, réconciliant Vancouver avec Louisville, Chicago ou Montréal. Businessless est un disque vertigineux tant il est évident que nous n’aurons jamais assez de temps pour en faire le tour, une montagne à la Godspeed You ! Black Emperor sur une île parfois lointaine pour nous pauvre indie rock maniac, le Jazz. Pour ceux qui aiment le jazz, et pas que.