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Au premier abord, si je me tenais à l’histoire, je pourrais vous aiguiller sur une fausse piste, celle d’un disque pour Geek. En effet, le JOHNNIAC (abréviation de JOHn von Neumann Numerical Integrator and Automatic Computer), est un ordinateur construit en 1953, fonctionnant avec des cartes perforées, pesant le poids d’un boeuf, qui alignera 50 000 heures de fonctionnement sans interruption jusque 1966 (un truc à faire rêver les acheteurs des machines actuelles à l’obsolescence programmée). Il y avait dans cette machine un aspect frontal, reposant sur l’instantanéité que vonneumann a décidé de prendre à son compte pour l’enregistrement de ce nouvel album, un disque brut, frontal sans aucun traitement, avec comme unique interférence extérieure celle d’Ivan Antonio Rossi qui enregistre, mixte une piste, lui ajoutant une voix (une ambiance très new-yorkaise pour un disque enregistré à Pise).

Filippo Mazzei, Fabio Ricci et Toni Virgillito. Intègrent à ces morceaux qui sonnent comme des improvisations, des flèches saillantes et perçantes nous arrivant des années 70 ou 90, le tout accompagné par une électronique quasi-virginal. Entre jazz, post noizy rock (inclassable) s’amusant des rondeurs (Oblivioli) pour mieux les transpercer avec des guitares sorties d’une four encore en fusion. Jamais cloisonné, même si on sent que le son est comme enfermé sans jamais pouvoir rebondir, Johnniac parsème ses créations d’une poésie qui irait de Tarwater à Girls Agains Boys, avec style et classe, inventant un jazz au confins du numérique.

Un disque tendu, raide, mais paradoxalement aussi souple qu’un ordinateur pouvait être rigide. 




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