Ça démarre comme un album des Strokes (guitare rythmique) mais très vite on comprend que non, Fontanarosa ne fera rien comme personne. Inattendues ces guitares, sonores ces percussions sur « What A Day » cordes langoureuses, batterie fine, chant délicat, tout se trouve sur ce morceau de l’album Take A Look At The Sea. 

Les rimes se font nostalgiques et le chant, en Anglais, est proche de celui de Piano Magic, voire de Kings of Convenience. Les accords sont cependant très familiers de ces groupes post-punk anonymes qu’on trouvait chez les disquaires à la fin des années 90. On devine la présence d’une flûte traversière sur « What A Day ». 

C’est liquide, c’est doux, comme un jour particulier qu’on aurait peine à oublier tant il fut vécu avec intensité. Tout près du lavoir, assis face à face, on ne se dit rien, on se regarde, tes yeux sont bleus, tes mains sont chaudes, c’est « Take Time » qui passe sur un téléphone, justement, nous invitant à prendre le temps de savourer Take A Look At The Sea. 

Ne faisons aucun projet, échafaudons-en mille, tout est possible, puisque nous nous sommes trouvés et que résonne « Endless Tracks » par-delà le murmure d’un ruisseau urbain. 

Fontanarosa sait mieux que personne nous inviter à perdre la notion du temps, en ce Printemps 2024, noir et hostile s’il en est, comme d’autres le furent avant lui.