Le hip-hop de Nonstop, c’est un peu comme un puzzle dont on aurait retiré certaines pièces : on reconnaît les formes, les couleurs, mais l’image finale est complètement différente. C’est un univers qui bouscule les codes et ne se laisse pas enfermer dans des cases hermétiques et stériles.

Alien au pays des ali​é​n​é​s est un voyage sonore déroutant, on est pas là pour faire des selfies sur l’autoroute du kiff. Nonstop, c’est un voisin que tu imagines passer ses journées à bricoler des engins explosifs et à écrire des chansons sur la fin du monde, jusqu’au moment où tu colles l’oreille au mur pour te rendre compte qu’il ne bricole pas du tout d’engins explosifs mais vraiment des morceaux fabuleux sur la fin du monde et le monde de la fin.

C’est Petrol Chips qui publie ce disque essentiel, et ça tombe bien car en plus d’être un beau label, son patronyme a le même goût que cet album : celui de pommes de terre sautées à l’huile de vidange, grillées à même le capot d’une Fiat Panda en plein cagnard, qui ne sera certes jamais réparée, mais qui est belle, là, sous le soleil, à cuire des frites industrielles plus réconfortantes que n’importe quelle création célébrée d’un cuisinier fort distingué.