Oubliez le lit King Size avec les coins du drap-housse calé à la perfection. La housse de couette épousant la couette grâce à une repassage enseigné dans les meilleurs écoles de servants de la Suisse Romande. Entrez, gardez vos chaussures, jetez votre perfecto sur la pater, plongez sur le lit et surtout, pensez à mettre le son à fond. Car Chamber songs de We Hate Tou Please Die porte aussi bien son nom que l’étiquette progressiste et humaniste pourrait être collé au nouveau gouvernement de la France d’Emmanuel premier. We Hate You Please Die (un des meilleurs noms de groupe du moment) c’est Mathilde Rivet, Chloé Barabé et Joseph Levasseur. Le groupe est pour ce troisième album dans une configuration nouvelle, Raphael Balzary le chanteur charismatique du groupe ayant été congédié, pour raisons personnelles (ainsi, le dit le communiqué du groupe). Je suis passé complètement à côté du groupe, à part sur le tribute organisé par L’Equilibre Fragile autour de l’œuvre de Chokebore, et plus généralement celle de Troy Von Balthazar. Le groupe rouennais s’est depuis transformé en un combo plus proche du mouvement riot girl avec aux commandes Mathilde Rivet, qui se voyait au chant à plus ou moins long terme. Et si cela est le fruit d’une quelconque frustration, celle-ci donne naissance à une rage qui n’a d’égale que les chansons slogans qui peuplent les douze morceaux de Chamber Songs, parfaite liaison entre L7, Sloy et tout ce que le label Geffen a pu nous abreuver avec délectation dans sa période la plus florissante. Tout y passe, le patriarcat, les tenants de la doxa souverainiste et j’en passe, se prennent des coups de polochons, finissent étouffés sous les oreillers et sont exhibés le cul en l’air la tête coincée dans le bidet. Il y a de l’urgence, et un plaisir malin et communicateur de danser sur notre couche, la transformant en un trampoline nous emmenant dans nos rêves les plus fous, ceux qui mettent une raclée sans nom aux cauchemars. Chamber Songs c’est cela, la revanche de nos nuits ténébreuses, baignées non pas chez Candy, mais sur le ring (qui reste un lit avec des cordes) d’un combat de MMA. Mauvais coucheurs ce disque est pour nous. Experimental, jet set trash et des étoiles autour de la tête.