> Critiques > Labellisés



On connait tous notre rio baril, notre lieu aspirant le temps par sa pompe à ennuie, ses Chroniques acerbes de la province. La campagne électorale va reffourcher son cheval de bataille de l’insécurité pour faire peur aux ronfleurs, alors que la violence c’est aussi dans les têtes dans l’ennuie de la campagne profonde et de son malaise couleur vase. Rio Baril n’existe pas ou plutôt si partout, des rio Baril à foison le long de nos routes départementales, avec ses histoires, ses vengeances, ses errances historiques, ses médecins ratés et las, ses commerçants véreux. Peut importe si le propos est autobiographique ou non, peut importe car c’est aussi un bout de nos vies, de nos expériences qu’elles soient sentimentales ou sexuelles, qu’elles remontent nos défauts avouables ou nos qualités à cacher. Florent a mûri depuis gargilesse il a agrandi sa boite à outils et à rêves, il s’est forgé des béquilles solides afin de tenir debout en pleine bourrasque, il a donné à sa musique des ambitions nouvelles que l’instrumental qui ouvre l’album n’est que l’infime partie. Florent Marchet devient autre chose que ce participant (malheureux ?) au CQFD des Inrocks, ce bon pote que nous avons tous connu, qui malgré un physique attractif se morfond car au final ce lien qui le garde proche de ses terres est plus fort que tout. Rio baril est dur mais au final un signe fort, un acte d’amour vache d’un garçon qui a grandi au milieu de nulle part, au milieu de partout. La chanson française compte un nouvel élément dans ses rangs, un élément qui ne compte pas perdre sa place, surtout pour le jour de la grande finale .