June sort en automne, car il se confond plus avec ce paysage coloré, mais chaotique. On pouvait craindre pour ce premier album de ce duo soit un rid of me dix ans après un album sec, des chansons coupées au couteau (the days go pale sera le seul a pourvoir nous rappeler la belle du dorset), le tranchant bien aiguisé. June est un peut cela, mais la posture est loin d’être là pour servir d’alibi ou pour masquer les vides d’écriture. June est sec est sans concession, car mansfield tya ne met pas ses mots sur du papier pour accompagner sa musique, mais le duo combine pour que June ressemble à l’autre. Après plusieurs écoutes je me mets dans la tête d’offrir pour oublier je dors à tout le monde, de la proposer aux passants, pas seulement pour leur gâcher les fêtes, juste pour leur dire que non la poésie n’est pas morte, et que le verbe a retrouvé un poids qui lui permettra de passer dans l’entrebâillement d’une porte. C’est Sonic youth qui se découvrirait un nouvel instrument avec le violon (on a boat dans les grandes lignes), c’est cat power qui ne confondrait pas ascétisme et redondance (le charmant doesn’t matter who you are), c’est Dominique A qui aurait tranchait son dictionnaire (mon amoureuse), c’est le frisson qui aurait trouvé une maison ou il se sentirait à son aise entre la peur bleue et la tristesse purifiante. L’émerveillement peut venir sans prévenir comme sur les arrangements timides, mais précieux du séminal for you. On ne reprochera rien à ce disque, peut être d’arriver en même temps que le Half asleep ? mais au contraire, on ne peut que se réjouir que deux des meilleurs disques de cette année sortent en même temps, avec des filles aux commandes, des filles qui nous mettent devant le fait accompli, la mélancolie peut-être douce comme elle peut être amer…comme un mois de juin en plein automne. Sublime.