Si la spontanéité n’est pas, fatalement, de mise dans ce disque puisque enregistré pendant une période très longue, elle transparaît dans la recherche des sonorités. Jouant sur les longueurs, E Jugend qui est un regroupement, de Ma Chérie For Painting et Baja, s’amuse à éviter l’entrechoquement des notes, faisant d’elles comme un jeu de domino que l’on ne mettrait à terre que mentalement. On joue sur la lenteur, sur les rythmiques robotiques mais aussi sur des alliages entre des sons plus prêts du corps, plus acoustiques, et des métaux plus rudes que sont ceux de l’electro. Comme a pu le faire par le passé Labradford ou Pan America, E jugend ne cherche pas à être retenu, réclame juste une attention suffisante pour nous faire partir ailleurs, comme dans une séance de spiritisme qui n’aurait rien de fantasque. A défaut de chercher la communion dans la fusion, E Jugend la cherche dans la volonté de se détacher du sol, mais aussi du corps.