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Nous vous avions fait découvrir Benjamin Fincher il y a à peine un an via le douzième volume de nos compilations. Le titre the void est d’ailleurs un des rescapés du ep duquel il était extrait à l’époque, car on ne parle plus d’ep, on ne parle plus d’autoproduction, on parle d’un long format à la maturité étonnante. Très ancré dans une culture très anglo saxonne, Benjamin Fincher est notre comédie divine, donnant à ses mélodies imparables des atours particulièrement soignés. Marchant dans les traces de Syd Matters (calico sky), Benjamin appuie plus fort des deux pieds, ne laissant pas le brouillard prendre le pouvoir, chassant les atmosphères à grands coups de pop song quasi rock. Comme tout amateur de culture anglaise la pause thé se caractérise par des chansons acoustiques jamais faméliques ne laissant pas leurs langues aux chats, un comble en plein tea time. Il est rare d’entendre une chanson comme Jane B. sans avoir envie de la réécouter dans la minute suivante et ainsi de suite, celle-ci imprimant quelque chose qui va bien au delà de la musique, empruntant des voies plus escarpées. Sur son Ile Benjamin Fincher a profité de l’éloignement pour préparer des propositions de dialogues, qui iront bien au delà de la simple formule de politesse. Sans être précieux les approches se feront avec ostentation et méticulosité, charmant l’auditoire en plus de le convaincre. L’insularité fait basculer Benjamin Fincher dans l’âge des possibles. Sublime.