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Kid Loco, a pris un virage résolument rock, producteur hors pair de boucles délicieusement exotiques, il réinvente ses compositions sur scène avec son groupe, composé de lui-même au chant et à la guitare, avec lui un bassiste, un clavier, et un DJ à la boite à rythmes et aux scratchs ; pas de batteur...

Le premier morceau single du dernier album est un croisement de dub et de piano Robert Miles, KL n’apparait pas à l’aise, sa voix passe dans des effets, je n’adhère pas. À la fin du premier morceau, le public enthousiaste est encourageant, mais pas de merci en retour...

Le second : une musique de film d’action, la voix dans un effet qui fait des trémolos, j’ai peur...Le chant ne s’arrange pas vraiment malgré un effort sincère, KL manque d’assurance, mais les fameuses boucles sont là cachées derrière ce fracas new-wave, ces boucles trip-hop chahutées par la guitare électrique donneraient-elles un nouveau genre musical, le cold-hop ? KL, lui, parle de "psychedelectro". Et vient une intro qui n’est pas sans rappeler celle de "The End" des Doors, et c’est "Love Me Sweet" de mon album fétiche "A Grand Love Story"...mais là où je dois prendre mon pied, je me surprends à penser qu’en face de moi, sur cette scène de la Maroquinerie, quelqu’un fait des reprises de KL, c’est décevant. Une reprise des Stooges, peu convaincante, voire chiante.

Et puis... les morceaux qui suivront feront place à un nouveau KID LOCO, comme décomplexé, ayant démontré à son audience, qu’il était revenu à ses premières amours pour le rock ; Kid Billy Loco a aspiré les années 60 à 80 et va nous les recracher de manière digitalisée. Le son sera métallique définitivement, mais les morceaux pleins d’amour et de romance.

La salle est humide à cause de la chaleur. Pour se reposer et nous reposer KL entame une petite instru, boucles en avant cette fois, ça ressemble un peu à Air, c’est ce qui nous manquait.

Il reprendra lui-même au chant son "Gypsie Good Time" chanté par une fille sur "Kill Your Darling", en chantant un peu comme Lou Reed, pour moi le climax de ce concert.

Les influences dans cette prestation de Kid Loco, vont des Pink Floyd au Kills en passant pas Joy Division ou Suicide. Le chant de Kid loco est inégal ; en revanche petit à petit on se laisse captiver, on croirait presque voir un groupe de rock français qui assure aussi bien que Poni Hoax, s’il ne manquait pas une bonne batterie pour faire éclater ce mélange des sonorités comme un bon coup de cymbale crash. Kid Loco, ancien punk, est un collectionneur de disques rock, il est le Billy The Kid de l’electronica française, il est passé du coté obscur de la pop en dézinguant ces compositions trop produites sur CD. Bien plus brut en live, je ne peux que me réjouir de la direction que prend notre cher Moby lover français.