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Je ne sais pas grand chose de Marnitude. Je sais d’après le digipack que c’est un duo et que l’un d’eux membres serait comme un roi des insectes, ceux ci lui composant une couronne du plus bel effet. Trêve de plaisanterie, car l’humour n’est pas la composante principale de ce EP. L’univers de Marnitude me ramène quelques années en arriére quand mettant un cdr dans ma platine cd je ne pensais pas être à ce point ému par des démos, elles s’appelaient les célesta, elles étaient l’œuvre d’un Syd Project, rebaptisé depuis Syd Matters. On retrouve cette même écriture influencée par la captation de l’atmosphère, cette même appétence à rendre beau le temps, à le distendre pour lui donner douceur et épaisseur. L’ensemble est fragile et les risques sont comptés (la sublime fin de « The Deep Of Bell »). Inspiré par la poésie de Emily Dickinson, le duo s’attache à poser les mots sur une folk triste et lumineuse, presque stellaire. On passe avec délectation et presque recueillement de « Domenechino » à « Justine » (titre à retrouver sur ADA Volume 26 »). On retrouve dans « Darren » la même écriture et mise en musique soignée que chez Idaho, ce même goût à la contemplation. « Darren » est d’ailleurs l’exemple même de cette captation de l’air du temps mais aussi de cette science du détail, donnant toute sa place à l’infiniment petit, quitte à ne pas remplir l’ensemble des silences autour. Un premier EP qui nous chante la lune (The Moon) en puisant dans sa douce lumière. Un disque princier.