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Linda Van Leeuwen (batterie et chant) & Mathias Janmaat (guitare et chant) sont probablement la meilleure chose qui soit arrivée des pays bas depuis Marco Van Basten. N’oublions jamais que ce pays nous aura offert le cadeau empoisonné Dave, et surtout le fromage le plus insipide du monde. Pays de modernité en matière de loi sur les stupéfiants (mais ils n’ont pas Stupeflip) il l’est moins en musique, en témoigne le très estimable Dick Annegarn qui, si il est l’un des auteurs compositeurs les pus intéressants de cette Europe de l’Ouest, n’est pas un homme de modernité (même si on le préfère largement à Dave ici je vous rassure)

Mais passons. Je vous vois venir, en train de vous dire, l’autre il va nous vendre les White Stripes version orange histoire de nous faire croire que l’Europe est encore en vie. Et bien toi lecteur, tu t’enfonces les baguettes de la batterie dans les yeux, car si les références étaient à donner en pâture ou a faire écraser par des moulins, ce serait plutôt chez les Kills que nous irions les chercher ou vers la PJ Harvey de « Rid Of Me » pour cette façon teigneuse de chanter sur certains passages.

Après un premier album passé inaperçu ici (même Edwy Plennel ne l’a pas vu passer, c’est dire) le duo batave arrive chez nous le pays du fromage avec un EP détonnant. Car ne cherchez pas les morceaux que vous passerez à la prochaine soirée que vous organiserez pour éviter de tomber dans la sinistrose, enchainez ce EP jusqu’au bout de la nuit. « Heart In A Headlock » ravira les amateurs de rock sexy, les fumeurs de joints dévaleront à la vitesse d’un cycliste pas chargé le happy mondesque « Get Lost In Th Shuffle » drôle d’oiseau déplumé qui avance comme un éléphant rose toujours pas redescendu des seventies. JU-BI-LA-TOIRE. Et le EP de continuer sa route vers quelque chose de plus brut de plus direct avec le monstrueux « Tmewaster », comme si Nada Surf avait réussi sa mue en un groupe moins propre, laissant sortir de tous les pores de leur peau un souffle rageur en porteur d’une mélancolie brulante. « Fingerprint » est alors le slow gluant qui nous ira bien, nos corps pouvant s’aspirer sous un déluge sonore se prenant en pleine face les lois de la gravité. C’est toujours aussi planant, mais le rythme est ici ralenti, le vrombissement peut être encore plus palpable, la tempête de joie pas loin. Elle sera de retour avec le moins inspiré « Sharp Like », un péplum ramassé en trois minutes, donc presque indigeste, mais je réaffirme presque. Pour la clôture, « Start / Rewind » la terre tremble sous l’avancée d’une armé chamarrée comme l’ensemble des participants d’un Harlem Shake délirant.

Totalement addictif, grandement conseillé, hautement déroutant, remettez tout dans l’ordre, à moins que le côté foutraque du disque, de ce duo, vous contamine aussi. Orange de plaisir. A découvrir Absolument et d’urgence avant que la gloire inévitable aspire ce duo déjà sur la brèche.




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