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Stephen McRobbie est certainement l’un des songwriters britanniques parmi les plus sympathiques, humains et souriants que nous eûmes l’occasion de croiser au grès de nos pérégrinations discographiques. Car tout de même : avant MBV, avant les Mary Chain, il y avait les Pastels, probablement le premier groupe anglais ayant fusionné saturations électriques et mélodies pop, guitares mur du son et douceurs vocales… N’importe quel musicien possédant à son actif des merveilles absolues telles que « Crawl Babies », « Nothing To Be Done » ou « Baby Honey » (autrement-dit : le haut de gamme en matière de pop-songs) pourrait aisément finir par un jour attraper la grosse tête ou bien s’insurger contre l’absence de reconnaissance unanime dont-il bénéficie depuis toujours (The Pastels est en effet l’un des plus beaux groupes du monde… pour ceux qui savent). Pas Stephen McRobbie. Disquaire à « Monorail Music Shop » (Glasgow), ce génie enregistre des disques, des chansons, propose des remixes ou se lance dans des reprises quand il en ressent la nécessité, sans pression, sans devoir rendre des comptes à « Up To The Bit » (son chef-d’œuvre, mais aussi l’un des plus grands disques de tous les temps). Serein, pas névrosé pour deux sous, Stephen prend son temps. Quatre véritables albums des Pastels en vingt ans (moins compiles comme projets annexes), mais qu’importe : à chaque fois, l’impression pour le fan de revenir à la maison, de retrouver cette voix si rassurante, si friendly, la certitude de dix ou douze merveilles que nous chérirons forever and ever.

Bonheur de ces deux dernières semaines : un nouveau Pastels tourne en boucle sur notre platine (après que nous rêvassâmes des journées durant via « Check My Heart », premier single offert et chanson à enseigner dans les écoles). Avec « Slow Summits », aucune révolution, aucun changement radical, The Pastels reste The Pastels et c’est très bien ainsi. Demanderions-nous à un groupe détenant la formule magique d’oser se remettre en question ? Tant que celui-ci enregistrera des orfèvreries tout en délicatesse et simplicité artisanale telles aujourd’hui ces « Summer Rain », « Come to Dance » ou « After Image » (mais nous pourrions citer les neuf titres de l’album), pas d’inquiétude ni de lassitude à émettre : les fans se laisseront happer et les nouvellement convertis découvriront l’un des groupes les plus importants de leurs existences (et qu’importe l’âge de l’auditeur, les Pastels s’adaptent à chaque génération).

De toutes les formations british de nos années adolescentes, nous avons bazardé Morrissey (trop d’albums médiocres au compteur), laissé en plan les Pet Shop Boys (inspiration déclinante), nous avons poliment refusé les dernières propositions de New Order (sans Hooky, à quoi bon, Barney ?) avant de bailler devant le dernier opus solo de l’ami McCulloch (sans Will, à quoi bon, Ian ?). Et si nous revenons fureter actuellement vers House of Love, cela ne tient qu’à un bon disque pas génial mais digne. Les Pastels, c’est différent : rien à jeter chez Stephen, des albums certes plus ou moins identiques mais qui ne perdent jamais en inspiration comme en modestie (un peu comme Shack, également ; autre formation anglaise à ne nous avoir jamais déçu). Alors oui, « Slow Summits » est-il un grand ou un petit disque des Pastels ? Franchement, on s’en cogne. « Slow Summits » est un nouveau disque des Pastels, donc un disque important. Point barre.

Petit détail qui rend heureux : « Slow Summits » sort chez Domino. Le succès des Arctic Monkeys trouve ici sa meilleure raison d’être…




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