C’est de Teramo que nous arrive Inutili, groupe qui porte un nom aussi provocateur que Fuck l’était pour un groupe américain qui aurait pu rafler la mise sans cette provocation gratuite. Inutili donc, comme inutile je pense, n’ayant jamais pratiqué l’italien autrement qu’en demandant par courrier des photos dédicacées de l’équipe de la Juve de Platini alors que j’avais à peine l’âge de connaître le plaisir autrement qu’avec un ballon.
Certes cette musique va autant intéressée la meute de la pop musique calibrée pour vendre des voitures Renault, que je peux être moi même intéressé par la reproduction des Ornithorynque en captivité. Composé de deux plages sonores de plus de 10 minutes ce EP est ce que nous pourrions appeler une agonie du son, une lente procession du blues dans les méandres d’un rock hypnotique et quasiment improvisé, la transe machiavélique et dissonante du jazz sous l’emprise d’une basse obsédante.
On se surprendra de ne pas arrêter le disque, finissant par nous même ne plus pouvoir sortir de ce cercle absolument pas vertueux, mais totalement addictif.