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Venez à moi, ombres pesantes et glaciales, portaient votre fardeau comme on ramène de l’eau dans les hauts plateaux à même le dos. Venez à moi, avancez, ne craignez rien je ne vais pas m’échapper, votre œuvre est faite, je suis à votre merci. Je ne vais pas faire preuve d’une résistance inutile, gardant mes forces à porter votre parole, même si celle ci perce les murs par le vrombissement qu’elle génère. Comment traduire cette démarche, ce pas lourd et puissant qui pourtant a la grâce d’une danseuse étoile prise dans le tourbillon d’un amour sans frein avec les boucles que l’Orient sait nous envoyer avec des parfums enivrants.

J’ai beau fermer les yeux je vois des images, elles sont sans nuances et presque pieuses. Elles se dévoilent rapidement servant de guide vers vous, vous qui donnez à cet instant des ailes qui arriveront à porter ce corps de plomb qui pourtant semblait vissé à la terre. Je viens de décoller, direction inconnue, plaisir absolu, sensation aussi forte que nourrissante, je me sens mieux, je ne suis pas chez les anges car les anges piétinent notre conscience. Non je me sens tout à la fois faible face à la puissance et l’immensité, et fort d’être porté par ce souffle.

C’est Guillaume Collet, membre des excellents Rome Buyce Night qui nous offre cette escapade qu’il s’est imposé à lui même. Un voyage presque initiatique qui déroute par son immédiateté, sa puissante d’attraction. Le bonheur de l’écoute de ces sept morceaux est proportionnel à la puissance qu’ils dégagent. Guillaume Collet emmène ce post rock que l’on pense fatigué vers des sources de jouvences nouvelles pour lui, réalisant un disque de rédemption pour un style qui se mordait la queue. Venez à lui, ne luttez pas. Disque magistral.




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