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Semaine particulièrement merdique au cours de laquelle une grande émission de radio tire sa révérence, un Webzine « reconnu » hésite à poursuivre l’aventure, les salles de concerts se vident et dépriment organisateurs comme public… Du coup, difficile de trouver une quelconque émotion dans l’éternelle masse de disques reçus chaque jour. Les pensées sont noires ; alors on opte pour la facilité d’un album extirpé de notre enfance / adolescence, en priant le Dieu du réconfort de venir nous prêter main forte. Peine perdue. Nos fétiches Smiths, Joy Div’, Kraftwerk ou Bowie ne nous renvoient qu’à la nostalgie du paradis perdu. Dépité, on se rabat sur la nouveauté ; et ce terrible malaise de se sentir pris de haut par des groupes ou des musiciens totalement éloignés de notre état d’esprit actuel, à l’abris dans leurs expérimentations vulgaires et leurs volontés d’écrabouiller l’auditeur à force de « m’as-tu-vu » : Julian Casablancas et son jeunisme pampers, Thom Yorke et sa persistance à faire de l’Art, Alt-J et leurs chansons qui n’en sont pas…

Et puis débarque, petit bonheur dans notre boite mail, un nouvel EP de Helluvah. « Short Distance Runners » n’est qu’un avant-goût d’un album à paraître début 2015. Mais il y a de quoi, chez Helluvah, retrouver le sourire et le sens du combat : électro discrète mais farouche, rythmique dansante, voix sœurette, croisement très habile entre dureté et caresse (à l’œil)… Quatre titres (dont un « This is Hot » en compagnie de Marc Huyghens) qui aident à relativiser le marasme qui nous plombe actuellement l’existence ; quatre titres qui justifient notre devoir de toujours continuer à défendre, malgré l’indifférence et la désaffection de beaucoup, cette musique qui nous tient à cœur… Tant que des formations telles que Helluvah existeront, les Webzines ne baisseront jamais les bras.