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La jeunesse ridiculisera les vieux briscards que nous sommes. Et c’est une bonne nouvelle ! À vingt ans, Xavier Ridel compose et chante comme s’il avait vécu l’existence de Johnny Cash. Troublant. Fascinant. Sous le nom Waterwalls, ce stakhanoviste connaît sur le bout des ongles l’intégrale Joy Division et Depeche Mode (pas un hasard si l’album « Silent Skrik » est aujourd’hui publié sur Unknown Pleasures Records). Pourtant, les références se devinent plutôt qu’elles ne s’imposent ; elles surgissent soudainement, par inadvertance, plutôt qu’elles ne paradent en lettres fières. Cela tient surtout à l’atmosphère constante, aussi souple qu’instable, instaurée par Xavier Ridel : « Silent Skrik » est un nuage délicatement déchiré par une tension soudaine, des guitares bluesy, une voix sous distorsions qui clame façon Ian Curtis. Remarquablement pensé et produit, cet album, contrairement aux apparences, ne doit finalement pas grand-chose aux résurgences cold ou synth. Tel un cousin français de Cold Cave, Waterwalls envisage la musique comme une gigantesque mappemonde ouverte aux possibles. L’extérieur sonne peut-être dark mais il s’agit d’un trompe-l’œil : on y devine de l’inquiétude et non pas de la détresse, un amour pour la complexité musicale prenant soin d’évincer toutes allégeances (80’s ou autres)… Demain, Xavier Ridel pourrait se réinventer en concepteur d’opéras synthétiques ou de music-halls shoegaze. Qui sait ?




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