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Ce qui est grand est petit, ce qui est grand est petit,ce qui est grand est petit,ce qui est grand est petit,ce qui est grand est petit. Ne voyez pas dans ces mots répétés une envie de se convaincre, une méthode coué, une autosuggestion martelée car finalement on ne le pense pas vraiment.

Non, ce qui est grand est petit, c’est un fait.

"Se tenir loin des fondraisons en flamme comme insensibles aux ferments des foyers, ne pas sentir"

Ce qui est humble est grand. N’en déplaise aux fats et aux contempteurs. Ce qui est vital est petit. Ce qui contribue de faire circuler nos énergies est évident, n’a pas besoin de s’imposer. Il est là "sous les débris de nos guerres intestines, dans le foyer qui rougit, sous la chape de nos ruines". Ce qui nous traverse et y reste vient du modeste, du proximal échange entre soi et soi.

Ce qui est grand est petit, Mickael Charlot et Didier Duclos de La Rive ne l’ont pas compris, n’ont pas besoin de l’avoir compris. Ils le vivent tout simplement.

Fragile substance en équilibre instable que la sensible musique de ces deux-là.

"Ne pas sentir la morsure de l’hiver et rester sourd aux promesses de l’été"

Ce qui est grand est petit. ce qui touche est forcément sincère. Entre brisures et voix qui tremble.

Ce qui est grand ressemble à nos hivers pluvieux, nos soleils sans chaleur planqués dans les nuages.

Ce qui est grand est petit. Ce qui est grand ne projette rien, ce qui est grand vit l’instant.

"Jeter le doute sur les moissons étales, se détourner du halo des muets"

Ce qui est grand est petit. Ce qui est grand se vit et n’a nul besoin d’explication, de justification.

Mickael et Didier, c’est un peu comme deux amis que l’on ne voit pas souvent mais qui restent là quelque part, toujours proches dans notre esprit.

Mickael et Didier, c’est cette écriture classique au sens noble du terme, cette épure, ce frisson qui nous égare entre Manset et Vannier....

"Se surprendre à la tombée du soir à errer nu aux versants des sentiers"

Ce qui est grand n’est pas péremptoire ni ostentatoire, ce qui est grand se suffit à lui-même sans pour autant se perdre dans une auto satisfaction frelatée que privilégient les minables et les ridicules pathétiques.

Qu’ils retournent à leurs petites "grandes œuvres".

Qu’ils retournent à leurs études ceux-là qui jamais ne comprendront que simplicité rime avec intégrité.

"Vivre les heures à l’aune des matins pâles comme étranger au brouet des années, ne pas sentir"

Ce qui est grand est petit, ce qui est grand réveille les membres engourdis, ravive les palpitations.

Ce qui est grand est petit, ce qui est grand est révélation.

Ce qui est grand est petit.

Ce qui est grand est petit, ce qui est grand n’attend rien. Ce qui est grand n’attend que de te rencontrer.

"Ne rien attendre de la venue du jour".