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Retour attendu (rêvé, supplié) des punks pastaga Raymond Rhammond et Barako Bahamas. Pour ce deuxième 45 tours, le duo se renouvelle de fond en comble… au niveau des thèmes. Hier, « Parigi sotto la Pioggia » abordait des sujets aussi cruciaux que Paris sous la pluie ou la confrontation entre les cyclistes Fausto Coppi et Gino Bartali. Plus badins, « L’amour à Charleroi » (mais quel beau titre !) et sa face B « Forever Together » (même Take That ne l’aurait pas trouvé, celle-là) permettent à Spagguetta Orghasmmond d’offrir leur définition (heu, très personnelle) de l’étreinte sentimentale.

Le titre éponyme est un « tube » synthpop dont même les années quatre-vingts n’auraient pas voulu. Et pourtant, avec leur boite à rythme à la ramasse et leurs synthés putassiers, Spagguetta Orghasmmond résume ici tout Indochine en une seule chanson (et en mieux). Au moment de l’enregistrement, le groupe avait certainement perdu son stylo car les paroles ne tiennent qu’en une seule phrase répétée en boucle : « Et si tu veux faire l’amour avec moi, et si je veux faire l’amour avec toi, et si tu veux faire l’amour à Charleroi » (comme du Murat qui vomirait sur le plateau d’Ardisson). Ainsi donc, Charly Oleg était fan de new-wave…

De son côté (tendance « Tournez Manège » présenté en bas résilles et chapeaux pointus), « Forever Together » est un slow baveux dans lequel les couples se marchent sur les pieds durant le bal des pompiers, se frottent comme des adolescents intimidés, et s’achèvent dans le pieu pour un rapport sexuel n’excédant guère les deux minutes. Ambiance torride à la kermesse du village !

Généreux et attentionné à l’égard de leurs trois admirateurs, Spagguetta Orghasmmond vient ainsi de concocter « le single estivale pour emballer lorsque tu es fan d’Évelyne Dhéliat ». Il faut les remercier.