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Chez.Kito.Kat ne cesse de sortir des disques plus excitants les uns que les autres, agrandissant sa constellation au point qu’il serait temps qu’il soit reconnu aux côtés de labels comme Kranky, Stroboscopic Artefacts…

Artaban figure donc en bonne place sur ce label. En sept morceaux ils ouvrent toutes les portes possibles, faisant démonstration d’une curiosité sans limite qui frôle l’exhaustivité. On entendra probablement chacun des références différentes car leur appropriation passe par une personnalité affirmée, affinée, dont le son est un des meilleurs témoins. Car c’est la première chose qui saute aux oreilles : Artaban a un son, le sien. Mais aussi un groove, ce mot qu’on réserve bien trop au rock, pensant que dès qu’une machine est en jeu le feeling est exclu. Écoutez « Jeans en cuir » et vous serez convaincu que cette frontière qu’on établit est avant tout une limite de perception dommageable pour celui qui se priverait. « Dust remove » qui ouvre le bal est une composition finement progressive et astucieusement mélodique tout comme son successeur « Appaskop ».

« Flow » offre son lot de titres qui seront ouverts tant ils fournissent d’accroches, d’appels, comme l’avait parfois fait John Lord Fonda (avec son irrésistible « Never Change », chapeauté par une belle influence Depeche Mode). Peut être un tronc commun qui expliquerait ce côté dark d’Artaban. Le groupe offre donc une vue d’ensemble, mélodique et rythmique, construisant la bande son d’une vacation urbaine où les ruelles obscures sont entrecoupées des flashs de lampadaires épileptiques (« Lights », aussi sublime qu’intrigant).

« Natt Jakt » m’a fait penser à certains bons moments du Fauna Flash des débuts, peut être grâce à ce feeling house qui s’y distille.

Le groupe a aussi une volonté d’écrire ses morceaux comme des titres plus ancrés dans la pop, en témoigne le chant bienvenu, notamment dans « Dark shapes », titre qui aspire dans son tourbillon de rythmique sombre.

Au final ce disque me laisse une impression d’ambition artistique égale à Waldeck qui voulait tout visiter dans les 90’s, une exploration complète qui ouvrent de plus en plus de portes, et rend impossible à prévoir la suite. D’où l’impatience qui m’a gagné à cette écoute pourtant tardive. Ne traînez pas comme moi !

Ps : une version double vinyle magnifique (un transparent et l’autre transparent rose) est disponible. Elle reprend dans un même gatefold les deux albums du groupe




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