Dire que Beth Arzi aurait pu être avocate de renom, championne de hockey ou assistante sociale. Elle a heureusement fait bien meilleur choix en rejoignant les Trembling Blue Stars en qualité de choriste et de trop rare chanteuse principale. Parce qu’une chose est certaine : les étoiles vacillantes sans Beth, ça équivaudrait à Slowdive sans Rachel Goswell, pas moins. Beth, c’est la nouvelle voix marquante du groupe, celle qui charme et envoûte, et tant pis si on ressent à l’écoute du disque cette certitude du déjà entendu chez d’autres (Spain pour If I handle You with Care, Cure pour All Eternal Things, Mojave 3 pour Kensington Gardens, My Bloody Valentine pour Helen Ready), ce ne sera un handicap que pour les quelques aigris qui croient encore qu’on puisse encore inventer quoi que ce soit en musique de nos jours. Les autres se régaleront des merveilles pures et simples que sont la très pop The Sea is So Quiet, All I’m Doing Is Losing ou encore la perle absolue, Further to Fall, où Beth sussure sans complaisance sa quête de l’âme soeur. Voici un cinquième album dôté de choeurs superbes, inoubliables, à réécouter encore et encore, certainement les plus beaux de son histoire. Ou comment clamer sa douleur avec classe, la tête haute, s’approprier la solitude forcée comme un cadeau pour mieux aimer l’autre. A ce jeu, Bobby Wratten (car il faut bien en parler quelque peu, désolé Beth, il a quand même tout composé) est décidément un grand et tant pis si les futurs albums annuels ne suprendront jamais ni ne marqueront l’époque, vous écouter est pareil à deviser entre amis en fin de pique nique nocturne, tous assoupis et vulnérables dans nos secrets restants à dévoiler.