> Critiques > Autoproduits



BBH se rêve « ailleurs », sur la « terre promise », dans un « petit monde » proche du « mythe ». À l’image de sa musique, ni présente ni futuriste mais pas non plus nostalgique : claviers et boite à rythmes vintage, textes réalistes mais idéalisés, chant personnel donc touchant… On pense aux prémices de Matthieu Malon, à la nécessité du Dominique A de « La Fossette », au tout récent album de Fleuv. Derrière BBH, un mystère. « Big » est son premier EP autoproduit sur une série qui en comptera trois. On ne sait trop d’où vient-il, et pour une fois on ne cherchera pas à mener l’enquête (du moins, pour cet EP). Pour cause : anachroniques et caressants, les cinq titres de « Big » cultivent un flou que l’on souhaite conserver quelques temps. Petite musique du cœur qui n’exige rien de plus que de se lover tranquillement chez l’auditeur, sans forcing, avec modestie et courtoisie. Musique de chambre qui refuse de hurler son talent mais qui croit en sa légitimité. Simili New Order qui réussit à dompter les moyens du bord pour mettre en sonorités une manière de journal intime.

« On laissait derrière nous que des regrets, quelques mensonges pour la route, quelques ombres, beaucoup de doutes » affirme en ouverture « Ailleurs ». Tout un programme dont-on attend maintenant le deuxième tome (car, comme le disait Daho, « ailleurs c’est vrai qu’c’est toujours mieux »).