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Bizarre, vous avez dit bizarre... Stigman me poursuit, il chemine en parallèle a mes envies, il sait où pressionné mes émotions, et où affaiblir les tensions, depuis que ses premiers sons m’ont atteint, il m’a suivi, ou je l’ai accompagné. Stigman est le fil rouge de ma vie de chroniqueur, ce jumeau qui ressent autant les coups que les baisers, a distance. Alors quand s’annonce un nouvel album, en plus d’avoir la faculté de toujours me plaire, nait en moi l’introspection, ce besoin de dire "Où en suis-je ?"... Et, bizarre, vous avez dit bizarre, Stigman me répond, avec la précision d’un son, le bistouri psychiatrique d’une chanson. Ce don est un talent qu’il a su apprendre, cet art de rentrer dans nos vies avec l’exactitude d’un orfèvre, Stigman est le journal intime de notre duo, le traçage de nos trajets. Tout ceci suit ma biographie, certes, et certainement que ses émotions sont plus faciles a happer dans notre intimité, alors laissez-moi le faire entrer dans vos mémoires pas encore écrites, laissez-moi jouer le guide dans ces terres que je connais comme si elles étaient miennes, et vous verrez sous peu qu’une ombre s’accroche a vous comme au talon de Peter Pan, que quelqu’un vous suit de l’ouïe, Ladies and gentlemen... Stigman :

Stigman est intime, une intimité envahissante, comme une plante grimpante, comme un frisson de l’avant bras jusqu’à l’âme, comme l’odeur de l’air avant l’orage. Ses mots ne semblent qu’a lui, qu’a son vécu, la petite épitaphe qu’il s’écrit au fil des jours, ses mots ne semblent qu’a lui, mais habillent tous ceux qui s’y accrochent de l’étoffe de ses sons, l’écorchure d’une guitare sale, le son vieux de jouvence de ses claviers parfois encore ancrés dans sa jeunesse et certains cliquetis, étincelles de poudre, étoiles de nuits. Dans son travail de petits hymnes répétitifs, qui plantent des aiguillettes d’acupuncteur dans des émotions difficiles de soigner. Non, rien n’est tout noir ni blanc, manichéen, on sait exprimer le nectar des commissures élevées, de ces soleils si étranges qui berçaient nos alentours d’enfance, coloraient nos imaginations de Super 8, Stigman y pose la couleur de sa peau pour obtenir la teinte douce-aigre de son art. Il faut aimer sa manière de voir les choses pour saisir la magie de sa manière de les mettre en chanson, un enchantement que l’on nomme homme, épluché de toutes ces armures, livré, nu, authentique. Car voila ce que j’aime chez ce frère jumeau de la sœur Belgique, l’authentique, le vrai, cet esprit rock qui a ôté les décors des scènes, les machines a néons de son studio, et narre de sa voix lisse comme une caresse les aléas de Stigman dans les calendriers qu’il occupe, et s’autorise juste la richesse de la musique, et promène ses déboires dans des sons plus secs que sur les disques d’antan, car les temps sont ainsi pour lui, ne racontons pas la moussons avec les synonymes des déserts, Stigman est vrai, sa musique est un rock qui navigue entre l’Amérique des étendues arides et Namur la désolée, et entre les deux, coule un fleuve de sensations a aimer. Si ses deux premiers disques tournaient autour d’autres, un père en partance puis parti, un amour idem, celui-ci gravite entièrement autour de lui, spirale de vies, de là un son plus direct, avec peu de rêves, les justes nécessaires pour que l’art soit lumineux, cette simplicité grandiose, cette facile explication de l’univers. Un son plus direct, plus entrailles, plus puissant, plus tranchant, un pas en avant, un aveu qui ouvre la porte a de futures vérités, un petit tournant pour prendre l’autre bifurcation, qui lui fait du bien, qui vous invite a écouter, a connaitre, a en faire votre frère, votre jumeau, celui qui explique vos tristesses et vos allégresses telles qu’elles vous touchent. Stigman marque ma route de chroniqueur, et celle de l’humble écrivain que je suis, si ému a ses sons que j’en oubli d’être concis, concret, journaliste, de dire que c’est pur rock, belle production, artwork époustouflant, intelligentes compositions, lettres valsantes, c’est l’effet Stigman, que j’homologuerais sans doute un jour comme musique intime, d’une intimité universelle.