C’est un duo texan qui se cache derrière ce nom de The Sideshow Tragedy. Composé de Nathan Singleton et Jeremy Harrell, et épaulé comme sur « Hold On It » par le légendaire Marc Ribot, le duo ne s’inscrit pas dans une démarche moderniste à tout-va, visant plus sur la cible d’un traditionalisme sans conservatisme. Les morceaux s’échafaudent sur une structure blues texan et Country, agrémentant le tout par un rock puissant sans être lourd et des cuivres qui sont là comme des assertions fondamentales pour éviter l’étouffement. Les neufs titres s’enchaînent sans jamais nous désorienter, étant dans un domaine connu (à telle enseigne que nous nous félicitons pour eux que Lou Reed ne soit plus ici pour faire grincer ses dents en écoutant « The lonely One »), s’autorisant un souffle tendu, notamment sur « Capital Crime » morceau de bravoure. Accompagnés qu’ils sont de chœurs féminins toujours employés à bon escient, le duo ne va pas révolutionner la musique, mais en ne mettant pas de point d’interrogation au bout du titre de son album, sait déjà comment nous relever avec cet album qui tout en étant loin des rues du New York underground, use avec talent et parfois excès ses santiags sur le bitume humide et réfléchissant les néons de la Big Apple. Ballade sur un boulevard propre.