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Un soir, j’ai joué dans un bar où était aussi programmé Summer, le groupe du très délicat Jean Thooris. Nous n’avions rien pour nous entendre, et le courant était bien passé. Les textes froids dans cette voix serrée, théâtrale, m’avaient touché. Les références, l’écriture directe, la moiteur. Quelque chose se tenait.

C’est vrai, Complot Bronswick a incisé quelques mémoires. Varsovie remet sur ses épaules le manteau rapiécé du groupe vannetais (reformé en 2006, pour des raisons qui ont leurs raisons). Mais la bizarrerie est là : vêtus de ces hardes, les hommes de Varsovie dansent le tamouré,

Et depuis combien de temps une guitare passée dans un phaser n’avait pas sifflé dans mes écouteurs ? Quelle surprise !

Les textes visent à la poésie mais s’échouent aux pieds de Bertrand Cantat et Bébert Thiéfaine. Y a des fans, et même de jeunes fans. Faut pas cisailler la pochette du disque avec l’eau des larmes du bain.

Il y a plus de dix ans, Cobra a surjoué / déjoué le rock années 80 (du trash à la cold wave) avec « Des lieux associatifs pour les jeunes ». Le serpent venimeux a ainsi semblé rendre caduque toute tentative de revival. Varsovie y croit encore, et la foi, hein, on peut pas lutter. Mais avec mes oreilles tordues par cette malformation de naissance que chacun connaît d’une part, et ma passion pour Topor, Chaval et The Shaggs d’autre part, Varsovie me pose la question du pastiche.