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Eh ! Jean-François Coen revient !

Quand on a aimé un album, beaucoup aimé, écouté jusqu’à la corde pendant un an ou deux, on cherche le vertige du premier shoot pendant longtemps, à jamais. Puis l’espoir s’éteint. Mais pas tout à fait. Il faudrait accepter un genre nouveau, assumé, circonscrit, celui des hommages si appuyés qu’ils sont des échos issus de ces univers parallèles où les artistes d’un seul disque en ont sorti douze.

Pastoral Division ne va pas jusque là. Mais. Christophe Tarkos apparaît dès la deuxième chanson, alors on peut l’écouter sans zapper. Non ? « Tu te délectes de cette prose

Puis tu me lèches comme on léchait les timbres, avant

Qu’ils ne deviennent, ça me désole, c’est aberrant, autocollants »

Sombre et drôle comme Arab Strap, pince sans rire façon Le Manque, subtil tel Notwist, Pastoral Division sait écrire et sait le dire.

Alain Chamfort a raté sa carrière d’artiste underground, mais avec un certain panache. Il a téléphoné hier soir aux deux bretons auteurs de ces Choses pour leur dire : oui. Et Czerkinsky, lui, a prononcé ce seul mot : Mi-ka-do. En détachant les syllabes, avec emphase.

L’amour est ici immergé dans la liste des courses, les suppliques à l’objet du désir touchent en suspens, la basse passe devant la voix doublée (simple question de savoir-vivre). Et la boîte à rythme est irrémédiable. Pour un peu, on fredonnerait d’une voix blanche : "Warm / leatherette... Warm / leatherette..."

Ces jeunes gens sont décidément modernes.