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En 2019, Baptiste W.Hamon, se jouait avec malice des influences folk & americana qui constituaient les grandes lignes directrices de ses deux premiers disques, en y ajoutant une pointe de tabasco rythmique qui assurait un équilibre subtil entre morceaux quasi pop et une évocation des grandes émotions des maitres folks.

Des premières écoutes de Jusqu’à la Lumière qui arrive sur nos platines en ce début avril, c’est peut-être l’impression d’une plus grande cohérence d’ensemble qui en ressort. Du Bloody Mary de 2019 au Boire un coup qui ouvre le disque en 2022, la chanson à boire assure néanmoins un pont évident, exercice ici une nouvelle fois relevé avec classe.

Cette impression de cohérence est probablement également à mettre au crédit de la « patine » de la production réalisée ici par John Parish, qui tout au long des dix morceaux vient souligner, écoute après écoute, la justesse des arrangements, la chaleur des cuivres sur Hosanna ou sur le superbe Je m’abandonne à toi, ainsi que le soin porté à l’équilibre voix / instruments au sein de chacun des morceaux.

Chacun d’eux, pris isolément, donne l’opportunité de retrouver le talent d’écriture de Baptiste W.Hamond et sa capacité à saisir en quelques minutes des « microfictions » de situations instantanément figuratives.

De l’euphorie des premiers élans avec Dorothée, aux espoirs de nouveaux horizons sur Jusqu’à la Lumière sublime balade entre Neil Young & Dominique A ou sur Laughters after the Flames duo émouvant avec Ann Brun, en passant par le poids des silences et de l’inconfort des sanglots retenus sur le déchirant Ils fument, autant de sentiments et d’émotions saisis avec une justesse troublante.

En dézoomant un peu de chacun de ces courts-métrages, renforçant cette perception de cohérence évoquée plus haut, il n’y a peut-être à travers ces dix titres, qu’une seule ligne narrative, très simple décrivant les variations possibles d’une seule et même histoire.

Une histoire de vie et d’amour bien sûr, ses accidents de parcours, illustrée par dix arrêts sur image des lieux et des émotions qui nous unissent donnant à l’auditeur autant d’occasions de s’y projeter et venir ainsi y puiser énergie, réconfort, ou l’espoir un peu fou en avril 2022 que l’on saura bien trouver remède à nos folies, intimes ou collectives.

Ou plus, simplement encore, la joie pure de voir se confirmer une nouvelle fois le talent de Baptiste W.Hamon qui signe ici probablement son album le plus abouti à ce jour.

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